
La journaliste Diatou Cissé s’est insurgée contre les arrestations de ses confrères Maimouna Ndour Faye et Babacar Fall, interpellés après la diffusion d’un entretien avec le journaliste Madiambal Diagne. Elle dit ne pas comprendre un tel traitement dans un pays « qui s’est battu pour la liberté de la presse ».
« Le Sénégal a atteint un niveau de liberté de presse grâce à des conquêtes démocratiques. Les gens se sont battus pour cela et tout acte qui compromet cette liberté nous contrarie, nous journalistes », déclare-t-elle.
« Madiambal a encore droit à la parole »
Pour Diatou Cissé, la diffusion d’un entretien ou d’une information ne saurait constituer une faute professionnelle. « La plus grande satisfaction d’un journaliste, c’est d’avoir un scoop. L’information, c’est l’exclusivité. On ne peut reprocher à un journaliste de sauter sur une exclusivité », affirme-t-elle.
Elle rappelle que le droit du public à l’information est garanti par la Constitution. Abordant le cas de Madiambal Diagne, elle défend le principe de la présomption d’innocence. « Madiambal a des choses à dire. Il est présumé innocent et a encore droit à la parole, même s’il a maille à partir avec la justice. La question est : de quoi l’État a-t-il peur ? Ce n’est pas la presse qui juge, mais les magistrats, suffisamment outillés pour fonder leur décision sur leur intime conviction ».
La journaliste regrette la manière dont ses confrères ont été interpellés. « On n’entre pas chez les gens comme ça. Seul un juge peut donner mandat à ce type d’arrestation, ni les forces de l’ordre, ni un ministre, ni aucune autre autorité ».
Elle a également dénoncé la coupure des signaux de TFM et 7TV, qu’elle juge contraire à la légalité. « Cela relève du ressort du CNRA. Or, cette entité dirigée par un journaliste, tout comme le CORED, a choisi l’omerta », conclut-elle.

