Dans un entretien avec le Monde, le Président Macky Sall a abordé la question relative à la demande d’enquête pour crimes contre l’humanité introduite à la CPI contre lui et d’autres responsables sénégalais. » C’est ridicule. Le Sénégal est le premier État au monde à avoir ratifié les statuts de la CPI. Nous n’accepterons pas d’entrer dans ce jeu de diversion ».
» Quand des personnes attaquent des brigades pour prendre des armes, est-ce une manifestation démocratique ? Pourquoi détruire des mairies, des prisons, des tribunaux ? Quand des manifestants incendient des maisons, Amnesty International condamne-t-elle ces actes ? Quand on appelle la jeunesse à mourir, à se sacrifier, où est cette organisation ? Il y a eu des morts par balles à Ziguinchor…
Je ne le nie pas. La justice va faire la lumière là-dessus, des enquêtes sont en cours », répondant à la sortie d’Amnesty international pour déplorer l’usage disproportionné de la force lors de la répression des manifestations de juin.
Le Président de la République est aussi revenu sur les motifs de sa décision de ne pas briguer un troisième mandat à l’élection présidentielle de 2024.
» Je n’ai subi aucune pression. Dès 2018, j’avais écrit dans un ouvrage, Le Sénégal au cœur (Le Cherche Midi, 2019), que je briguais mon dernier mandat. Mais dès ma victoire, il y a cinq ans, certains se sont empressés de lancer des campagnes mensongères autour d’un prétendu troisième mandat. J’ai par ailleurs reçu de nombreux soutiens d’élus qui m’ont supplié de sauter le pas. Dimanche 2 juillet, 512 élus m’ont remis une pétition allant dans ce sens. Que certains s’agitent sur ce sujet ne m’a pas dérangé, c’est la démocratie. Mais cela a fait courir la rumeur », a déclaré le chef de l’État répondant du coup à ses détracteurs qui continuent de marteler que son renoncement est dû à la pression populaire.
Avant de s’expliquer sur la vraie raison. » Je ne pouvais pas dire plus tôt que je ne me représenterais pas. Sinon, le pays aurait cessé de travailler. Les tensions politiques de ces derniers temps n’ont rien à voir avec la question du troisième mandat. Le fond du problème, c’est une affaire judiciaire qui a débuté en mars 2021 avec l’arrestation d’un opposant. Il a appelé les gens à descendre dans la rue pour protester contre la justice et il y a eu des morts. En juin, lors de son procès, les mêmes appels à l’insurrection ont été lancés avec les mêmes conséquences ».
» La seule raison pour laquelle j’aurais pu me représenter, c’est si le pays avait été confronté à une menace sérieuse pour sa stabilité. Mais cette menace n’est pas arrivée », a-t-il indiqué.
Pour sa succession au sein de la coalition présidentielle Benno Bokk Yakar, le Président de la République rassure ses partisans : » Je souhaite pour ma part un candidat capable de maintenir la coalition unie…On fera campagne pour lui ».
» J’ai réuni le parti, mercredi 5 juillet, et il a estimé qu’il fallait me faire confiance pour faire ce choix. Je souhaite pour ma part un candidat capable de maintenir la coalition unie. Un homme de dialogue », a informé le Président Macky Sall.
Avant d’ajouter » Un candidat qui ne parvient pas à avoir de la notoriété en sept mois, ce n’est pas la peine qu’il se présente. Par ailleurs, cette personne aura mon soutien, celui du parti et de la coalition. On fera campagne pour lui », a souligné le Président Sall lors d’un entretien avec le Monde.
Pour la possibilité de tenir un scrutin apaisé en 2024, le Président de la République répond : » Sans aucun doute. En 2019 aussi, on disait que si certains candidats ne participaient pas à l’élection, ce serait le chaos. Pourtant, tout s’est bien passé. L’élection se tiendra et le peuple choisira son Président. Rien ni personne ne pourra remettre en cause le processus électoral ».
Quant à l’arrestation d’Ousmane Sonko, Macky Sall dit de ne rien craindre: « Non, je ne crains rien. Je dirige un pays, je ne me focalise pas sur un débat de personne. Si quelqu’un doit être arrêté, il doit l’être ».
Sur l’organisation du dialogue national, le Président Macky Sall de préciser. » Ceux qui ont accepté de dialoguer au sein de l’opposition républicaine ont obtenu des avancées sur le processus électoral [le dialogue national a préconisé que Khalifa Sall et Karim Wade puissent être candidats]. Ceux qui l’ont refusé se sont exclus. Je ne vais pas leur courir après. Par ailleurs, ce n’est ni moi ni la rue qui décidons qui sera candidat à la prochaine présidentielle mais le Conseil constitutionnel ».
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