Le jeu politique au Sénégal est tendu, avec d’un côté le président Macky Sall soupçonné de vouloir briguer un troisième mandat malgré les contestations liées à la Constitution, et de l’autre son principal opposant, Ousmane Sonko, leader des Patriotes du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef). Dans ce contexte, Paris est obligé de jongler avec les deux camps à moins d’un an de l’élection présidentielle.
Le jeudi 23 mars, Nadège Chouat, numéro deux de la cellule Afrique de l’Élysée, a rencontré Ousmane Sonko à Dakar lors d’une mission officielle. L’échange, qui est resté confidentiel jusqu’à présent, a duré près de deux heures et a été qualifié de « discussion d’opportunité » et d' »échange sans tabou ». Le candidat à l’élection présidentielle de février 2024 a saisi cette occasion pour dénoncer les relations asymétriques entre la France et le Sénégal, qu’il souhaite rendre plus symétriques s’il accède au pouvoir.
Le climat politique sénégalais est marqué par une vive rivalité entre Macky Sall et Ousmane Sonko, qui fracture le pays en deux camps. Les rues de Dakar ont été le théâtre de violences ces dernières semaines, notamment lors du procès de Sonko pour diffamation, suite à ses accusations de détournement de fonds visant le ministre du tourisme Mame Mbaye Niang.
Le 30 mars, à l’issue de son procès, Ousmane Sonko a été condamné à deux mois avec sursis et une amende de 200 millions de francs CFA (305 000 euros), ce qui lui permet de rester éligible. Cependant, il est toujours sous la menace d’un autre procès pour viols répétés et menaces de mort. Selon lui, il s’agit d’un complot visant à l’écarter du pouvoir.
Source : Le Monde
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