Les côtes sénégalaises sont une nouvelle fois endeuillées. Deux pirogues transportant au total 160 migrants, originaires des villages de Bantangani et Dianké Makha dans la région de Tambacounda, ont disparu en mer alors qu’elles tentaient de rallier les îles Canaries. Seuls dix survivants ont pu être secourus.
L’un des rescapés, qui s’est confié à la Radio Futurs Médias (RFM), a raconté les terribles événements. « Nous avons quitté la Mauritanie le 22 septembre 2024 pour l’Espagne. Après six jours en mer, nous nous sommes perdus. Sans nourriture ni eau, nous avons continué à dériver. À quelques encablures de notre destination, un bateau est venu pour nous secourir, mais avant qu’il ne puisse intervenir, nos deux pirogues ont chaviré. La majorité des occupants sont restés sous les eaux. Toutes les personnes que je connaissais, au nombre de 11 à bord de la première pirogue, sont mortes. Tous les migrants du village de Bantangani ont également péri. Nous étions 80. Quant à la deuxième pirogue du convoi, elle transportait aussi 80 migrants. Seuls neuf (09) d’entre eux ont survécu au naufrage », a-t-il déclaré
Ce nouveau naufrage vient s’ajouter à une longue liste de tragédies similaires. Moins d’un mois auparavant, une trentaine de personnes avaient déjà perdu la vie au large de Mbour. Les témoignages des rescapés sont glaçants. Ils évoquent des jours de souffrance, de désespoir, et une mort lente pour la plupart de leurs compagnons de voyage.
Ces drames mettent en lumière l’ampleur du phénomène de l’émigration clandestine en Afrique de l’Ouest et les risques encourus par ceux qui tentent de rejoindre l’Europe. Les causes de ces départs désespérés sont multiples : pauvreté, chômage, insécurité, mais aussi le rêve d’une vie meilleure.
Les autorités sénégalaises ont lancé des recherches pour retrouver les corps des disparus, mais les espoirs s’amenuisent. Cette nouvelle tragédie suscite une vive émotion au Sénégal et au-delà, et interpelle sur la nécessité de trouver des solutions durables pour lutter contre les causes profondes de ces migrations.
Boubacar Camara
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