décembre 3, 2024
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Emmanuel Macron a nommé le 5 septembre 2024 l’ancien commissaire européen Michel Barnier au poste de Premier ministre et l’a chargé de former un « gouvernement de rassemblement ». Ancien député, ministre, eurodéputé mais aussi sénateur, Michel Barnier est, à 73 ans, le Premier ministre le plus âgé de la Ve République.

Sa nomination a mis fin à un suspense de plus de 50 jours depuis le second tour des élections législatives , le 7 juillet, qui a vu un front républicain faire barrage au RN et bouleverser le paysage politique, divisé à un niveau rarement atteint sous la Ve République.

Carrière politique

Montagnard, ancien ministre, négociateur européen au moment du Brexit, prétendant à l’Elysée en 2022, Michel Barnier est un homme d’expérience connu des Français mais aussi au-delà des frontières de l’Hexagone.

Né le 9 janvier 1951 à La Tronche, non loin de Grenoble, il a été élu en 1978, à 27 ans, représentant gaulliste à l’Assemblée nationale de sa Savoie bien-aimée. Député jusqu’en 1993, eurodéputé mais aussi sénateur, celui qui est aujourd’hui le Premier ministre le plus âgé de la Ve République a participé à plusieurs gouvernements.

Au début de sa carrière politique, le grand public l’associe aux Jeux olympiques d’hiver d’Albertville de 1992 qu’il co-organise avec succès dans sa circonscription. Un an plus tard, c’est François Mitterrand qui le fait entrer pour la première fois dans un gouvernement comme ministre de l’Environnement. Il devient ensuite en Européen convaincu, sous Jacques Chirac, ministre délégué aux Affaires européennes.

Entre 1999 et 2004, il est Commissaire européen à la politique régionale, responsable des subventions qui représentent un tiers du budget de l’Union. Il revient au gouvernement en 2005 comme ministre des Affaires étrangères, puis à l’Agriculture (2007-09) après l’élection de Nicolas Sarkozy avant de retrouver Bruxelles comme député européen.

En 2014, il devient commissaire européen au Marché intérieur et aux Services, où il négocie la nouvelle réglementation des marchés financiers après le krach mondial de 2008. Deux ans plus tard, il se voit confier la lourde tâche de négocier au nom de l’Union européenne la sortie du Royaume-Uni après le référendum outre-Manche.

Michel Barnier a tenté en vain d’obtenir l’investiture des Républicains pour la course à l’Elysée qui a débouché en 2022 sur la réélection d’Emmanuel Macron.

Premier ministre issu de la droite

Au terme de deux semaines de consultations mouvementées à l’Elysée, Emmanuel Macron a chargé Michel Barnier « de constituer un gouvernement de rassemblement au service du pays et des Français », selon le communiqué de l’Elysée. Le chef de l’Etat « s’est assuré que le Premier ministre et le gouvernement à venir réuniraient les conditions pour être les plus stables possibles et se donner les chances de rassembler le plus largement », a ajouté la présidence.

La stabilité du gouvernement a été le critère déterminant dans la décision d’Emmanuel Macron, qui s’apparente à un choix par défaut. Après avoir refusé de nommer Lucie Castests , la candidate du Nouveau Front populaire, Emmanuel Macron a étudié pendant deux semaines plusieurs options – Xavier Bertrand, Bernard Cazeneuve et Thierry Beaudet -, mais à chaque fois l’équation parlementaire s’est révélée insoluble.

Emmanuel Macron a fini par réussir à sortir de la nasse dans laquelle il s’était mis avec la dissolution surprise au lendemain des européennes. Mais avec Michel Barnier, le prix de la stabilité – nul ne sachant combien de temps elle va durer – est élevé, puisque son bail à Matignon dépendra de l’attitude du RN à son égard.

La promesse de « changements et de ruptures

Lors de sa passation de pouvoirs avec Gabriel Attal à Matignon, Michel Barnier a promis « des changements et des ruptures ». « Il s’agira de répondre, autant que nous le pourrons, aux défis, aux colères, aux souffrances, au sentiment d’abandon, d’injustice », a-t-il déclaré, disant vouloir « trouver des solutions avec tous ceux qui voudront résoudre les difficultés nombreuses et profondes du pays ».

Pour y parvenir, il a estimé qu’il « faudra beaucoup d’écoute » et « du respect à l’égard de toutes les forces politiques qui sont représentées » au Parlement, sans exclure donc le RN qui détient les clés d’une éventuelle censure de son gouvernement.

Répondant à Gabriel Attal, il a assuré que « l’école restera la priorité du gouvernement », avant d’évoquer ses autres chantiers principaux : « l’accès aux services publics », « la sécurité au quotidien », « la maîtrise de l’immigration », ainsi que le travail et le pouvoir d’achat. Il a indiqué vouloir « reprendre » certains des « projets de loi restés en suspens » et y « ajouter (sa) propre valeur ajoutée ». Il a aussi promis de dire la vérité « sur la dette financière et écologique ».

Avec LesÉchos


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