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Emmanuel Macron a annoncé dimanche soir la dissolution de l’Assemblée nationale après la victoire écrasante de l’extrême droite aux élections européennes et convoqué des élections législatives le 30 juin et le 7 juillet.



En vertu de l’article 12 de la Constitution, le président de la République peut dissoudre l’Assemblée nationale après consultation du premier ministre et des présidents des deux Assemblées (nationale et Sénat). De nouvelles élections sont alors organisées dans les vingt à quarante jours. Pour utiliser à nouveau cette possibilité, le chef de l’Etat doit toutefois attendre au moins un an après les élections législatives suivant la dernière dissolution.

La dissolution permet à l’exécutif de pallier des situations de crises ou de blocages institutionnels, comme ce fut le cas en 1962, 1968, 1981 et 1988, en raison de discordance entre la majorité parlementaire et l’exécutif (le président étant à l’époque élu pour sept ans et les députés pour cinq, de telles discordances arrivaient plus fréquemment). La dissolution de 1981 était, par exemple, une étape indispensable pour François Mitterrand afin de disposer d’une majorité après son élection.

Mais cette « arme constitutionnelle » peut provoquer l’effet inverse de celui escompté. Ce fut le cas en 1997, lorsque le président Jacques Chirac, qui voulait conforter sa majorité à l’Assemblée, provoqua de nouvelles élections – aboutissant au contraire à une majorité de gauche et à une cohabitation avec le gouvernement du socialiste Lionel Jospin.

La resynchronisation du calendrier des élections législatives et présidentielle, en 2000, avait rendu le recours à la dissolution moins probable, en offrant systématiquement une majorité parlementaire au nouveau président dans la foulée de son élection… jusqu’à 2022, année où Emmanuel Macron n’a obtenu qu’une majorité relative.


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