
La Guinée-Bissau a officiellement lancé la campagne pour ses élections présidentielle et législatives du 23 novembre, un scrutin marqué par une instabilité politique et militaire persistante. Douze candidats ont été autorisés par la Cour Suprême de Justice à se présenter pour la magistrature suprême, même si l’absence du PAIGC, principal parti d’opposition historique, bouleverse le paysage.
L’ouverture de la campagne s’est déroulée dans un climat de forte tension, au lendemain de l’annonce par l’armée d’une « tentative de subversion de l’ordre constitutionnel » déjouée, un événement qui rappelle la fragilité institutionnelle de ce pays coutumier des soubresauts politiques. Le président sortant, Umaro Sissoco Embaló, qui brigue un second mandat et dont la candidature est soutenue par une plateforme républicaine, a d’ailleurs choisi d’ironiser sur la situation lors de son premier meeting, adoptant un ton défiant. Parmi les challengers notables figure son prédécesseur, José Mario Vaz, qui se présente cette fois en indépendant.
Quelque 860 000 électeurs sont appelés aux urnes pour élire le président et les 102 députés de l’Assemblée nationale, le scrutin se déroulant sur fond de contestation de la légitimité du mandat du Président Embaló, issu d’une élection très controversée en 2019. Les enjeux majeurs du pays restent la lutte contre la pauvreté et l’omniprésence du narcotrafic, la Guinée-Bissau étant un point de transit de la cocaïne. La campagne doit se terminer le 21 novembre, avec des meetings géants prévus dans la capitale.

