
Le paysage politique camerounais est marqué par une nouvelle proclamation de victoire anticipée. Le candidat Issa Tchiroma Bakary, président du Front pour le salut national du Cameroun (FSNC), a pris la parole pour affirmer être le vainqueur de l’élection présidentielle du 12 octobre 2025, bien avant la publication des résultats officiels par le Conseil constitutionnel.
S’adressant à ses partisans sur l’ensemble du territoire national et dans la diaspora, M. Tchiroma Bakary a déclaré que la compilation des procès-verbaux de son équipe et la vérification des données de terrain indiquaient une « marge écrasante » en sa faveur, avec un score « supérieur à 50% des suffrages exprimés ».
Appel à une passation de pouvoir pacifique
Fort de ce qu’il qualifie de « rejet » et de « désaveu » de l’actuel chef d’État, le candidat s’est directement adressé au président sortant, Paul Biya. Il l’a exhorté à faire preuve de « courage, d’humilité » et, « au nom de la démocratie et des us et coutumes », à le féliciter et à organiser une « transition heureuse ».
Selon le candidat du FSNC, une transition préparée et pacifique mettrait la nation « à l’abri de soubresauts et de convulsions » qui pourraient naître d’un processus non maîtrisé. Il a également insisté sur le fait qu’une telle démarche permettrait au Président Biya de laisser un « héritage dont on citerait l’exemple aux générations à venir », bien qu’il ait exprimé son doute quant à la « prédisposition » du chef d’État à suivre cette voie.
Légitimité populaire et légale
Malgré ses réserves, Issa Tchiroma Bakary a réitéré sa volonté de dialogue, affirmant que sa « main reste tendue pour une transition pacifique » et « de bon cœur ».
Pour justifier sa proclamation, il s’appuie sur deux piliers :
- L’adhésion populaire massive, illustrée selon lui lors des meetings de campagne.
- Le respect du Code électoral, citant l’Article 113 qui autorise, selon son interprétation, la publication des résultats tels que collectés par les candidats dans les bureaux de vote.
« Incontestablement, ces deux leviers font de moi, le Président de la République, légal et légitime », a-t-il conclu, jetant ainsi un défi direct au processus de compilation et de validation des votes par l’organisme officiel, ELECAM, et le Conseil constitutionnel.

