Suite à la décision du Président de la République de reporter la présidentielle de 2024 qui devait démarrer ce 03 février à 00 heure, les réactions s’enchaînent.
Sur la Rfm, la candidate Anta Babacar Ngom l’a farouchement contestée. Ainsi, elle a invité l’opposition autour d’un bloc pour parler d’une unique voix dans le but de rétablir la justice.
«Je suis outrée par cette décision prise par le Président. C’est une décision de la honte quelles que soient les explications apportées. Je réitère ma position sur le non report de la présidentielle. Juste préciser aussi que ce n’est pas une surprise. C’est une décision bien préméditée », a déclaré la présidente du mouvement Alternative pour le relève citoyenne (ARC). « Une stratégie, dit-il, pour que Macky Sall reste encore au pouvoir. Je considère qu’il a fui ses responsabilités en renvoyant tout sur le dos de l’Assemblée nationale ».
« L’heure n’est plus au dialogue »
Poursuivant, elle ajoute : « mais nous n’allons pas le laisser faire. C’est trop facile à quelques heures du démarrage de la campagne, de fouler à pieds tous les efforts des candidats qui s’apprêtaient déjà à aller à la rencontre des Sénégalais. Nous allons unir nos forces pour porter ce combat devant les juridictions».
Interpellé par nos confrères de la Rfm sur le dialogue national annoncé par le Chef de l’État, Anta Babacar Ngom sert une réponse ferme. « Personnellement, je n’irai pas au dialogue. Je ne suis pas prête à discuter avec le Président de la République. L’heure n’est plus au dialogue», laisse-t-elle entendre.
En annonçant le report de la Présidentielle, le chef de l’Etat Macky Sall a convié les acteurs politiques à un dialogue. Pour Pape Djibril Fall, candidat à la Présidentielle, ce dialogue n’a pas lieu d’être.
« Je ne vois pas l’utilité de ce dialogue. Je demande à tous les candidats de faire bloc, c’est une grosse injustice. Je prends l’exemple du match Cote d’Ivoire – Sénégal. L’arbitre s’était trompé et a été suspendu, mais est-ce qu’on va rejouer le match ? Non. Le processus doit suivre son cours. Ce qui se passe est extraordinaire », a déclaré PDF.
Le leader des Serviteurs dénonce également la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire contre le Conseil constitutionnel alors qu’il y a plusieurs sujets plus importants où les députés sont restés muets. « Il y a plusieurs problèmes au Sénégal. L’éducation, la pêche, etc. Mais est-ce que les Sénégalais ont vu une commission d’enquête parlementaire ? Quand c’est important, on ne les voit jamais. Il faut qu’on arrête avec cette politique politicienne », a déclaré un Pape Djibril Fall déçu et en colère.
« C’est un jour triste pour la démocratie, un jour triste pour histoire du Sénégal et pour tout homme digne », a-t-il ajouté.
Thierno Alassane Sall, candidat à la Présidentielle, a également publié un communiqué après la décision du président Macky Sall de reporter le scrutin du 25 février. Pour le leader de la République des Valeurs, Macky Sall vient de trahir la République et la Nation.
« Chers compatriotes,
C’est avec une profonde inquiétude que je m’adresse à vous aujourd’hui, car notre République fait face à une menace sans précédent. La trahison envers la République et la nation est manifeste, et c’est avec une lourde responsabilité que je me tiens à vos côtés pour faire face à cette situation sans précédent.
Le président Macky Sall a pris la décision de violer de manière flagrante notre Charte fondamentale, un acte qui ne peut être ignoré. En entrant en politique, j’ai fait le serment de défendre la République et les intérêts du peuple sénégalais.
Aujourd’hui, face à une menace aussi grave, il est de notre devoir de prendre position et de protéger les valeurs qui nous sont chères. Je lance un appel à tous les patriotes et à tous les Républicains, transcendant les clivages politiques et idéologiques : faisons face aux scélérats. Macky Sall sait que son candidat Amadou Ba ne peut remporter l’élection présidentielle. Il a peur des conséquences de ses agissements pendant toutes ses années à la tête de notre pays.
En ces moments cruciaux, il est primordial de mettre de côté nos différences pour défendre l’intégrité de notre Constitution, qui ne doit jamais être traitée comme un paillasson. Il est impératif de faire entendre notre voix collective contre cette atteinte à nos principes démocratiques.
Macky Sall ne peut pas prétendre légitimement et légalement à la présidence de la République, après le 02 avril 2024. Il crée une crise institutionnelle pour garder le pouvoir.
Aucun dialogue n’est possible. Puisque Macky Sall est tenté par la haute trahison, la mobilisation citoyenne s’impose. Pour la République, au nom de la nation.
Thierno Alassane Sall »
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