
Ziguinchor, Sénégal – Un incident préoccupant a éclaté ce mardi matin au terrain de Kénia à Ziguinchor, où un bus de la nouvelle compagnie de transport Mashallah Transport, assurant la liaison entre Ziguinchor et Dakar, a été violemment attaqué. Des « membres de l’Union des transporteurs routiers locaux » auraient ntercepté et caillassé le véhicule, d’une valeur estimée à plus de 100 millions de francs CFA, en signe de protestation contre ce qu’ils considèrent comme de la « concurrence déloyale ».
La situation a rapidement dégénéré en présence du commissaire de police, les manifestants lançant des projectiles sur le bus. Les forces de l’ordre ont dû intervenir en utilisant des grenades lacrymogènes afin de disperser les protestataires.
Face à cet acte de vandalisme, la présidente de Mashallah Transport, Mme Houreye Thiam, ancienne journaliste à la RTS et maman de l’artiste VJ, a exprimé sa ferme condamnation. « L’un de nos bus, d’une valeur de 100 millions, a été caillassé par des chauffeurs de la gare routière, conduits par leur président. Cela s’est passé devant le commissaire. Nos employés et nos clients ont voulu répliquer, mais nous les avons dissuadés. Nous croyons fermement que le Sénégal est un État de droit, et force restera à la loi. Nous prenons acte », a-t-elle déclaré avec détermination.
La direction de Mashallah Transport réfute catégoriquement les accusations de concurrence déloyale et lance un appel pressant aux autorités compétentes pour qu’elles garantissent le respect des réglementations en vigueur dans le secteur du transport. Bien qu’aucune arrestation n’ait été effectuée pour l’heure, une enquête pourrait être ouverte dans les prochaines heures afin de faire la lumière sur cet incident.
Les manifestants réfutent les accusations portées contre eux : « On nous reproche d’avoir attaqué les bus de Machallah Transports, propriétés d’Ourey Thiam, mais c’est totalement faux », a affirmé un gréviste sous couvert d’anonymat.
Il a poursuivi : « Nous manifestons pacifiquement quand les forces de l’ordre ont brutalement chargé en tirant des grenades lacrymogènes. Ce sont d’ailleurs ces gaz qui ont brisé les vitres des véhicules. »
De son côté, M. Papis Touré, président des chauffeurs de la gare routière de Ziguinchor, a brisé le silence pour répondre aux accusations portées par Mme Thiam. « On ne nous a pas informés de l’arrivée du bus. Nous avons vu l’information uniquement sur TikTok, où l’on aperçoit la dame avec le gouverneur, ce qui nous a frustrés. Nous, les autorités qui gèrent le transport à Ziguinchor, n’avons été informés de rien », a-t-il affirmé.
M. Touré a ensuite précisé la position des transporteurs locaux concernant l’implantation de nouvelles compagnies : « Nous sommes d’accord pour qu’il y ait une gare privée, mais il y a des conditions à respecter. Or, il ne s’agit même pas d’une gare privée, mais d’un espace vert appelé Kénia utilisé pour prendre des clients. Si la mairie accepte cela, nous, nous ne l’acceptons pas. »
Cet incident met en évidence les tensions existantes au sein du secteur du transport routier à Ziguinchor et soulève des questions importantes concernant la régulation et la concurrence dans ce domaine. L’issue de l’enquête et les mesures prises par les autorités seront déterminantes pour l’avenir des relations entre les différents acteurs du transport dans la région.