
L’ancien ministre Mansour Faye a vivement critiqué le président de la République dans une déclaration percutante, allant jusqu’à évoquer une forme d' »abdication ». Selon lui, le chef de l’État apparaît « complètement déconnecté, isolé, confiné » et dépassé par la dynamique politique actuelle, notamment sa relation avec le PASTEF et son leader, le Premier ministre.
M. Faye n’a pas mâché ses mots, décrivant un président qui serait dans un « rapport de séduction constante » avec le chef du gouvernement, reléguant sa propre fonction à un rôle secondaire. Il a estimé que le président avoue ainsi sa « faiblesse » et semble vivre dans une « sorte de résidence surveillée ».
L’ancien ministre s’est montré particulièrement critique face à la volonté affichée du président de s’appuyer sur un « premier ministre super fort » et des ministres et directeurs généraux « forts ». Pour Mansour Faye, cette démarche est paradoxale, car les Sénégalais ont élu un président pour exercer pleinement ses prérogatives constitutionnelles, et non un gouvernement fort se substituant à lui. Il a qualifié cet « aveu » de « pitoyable ».
Selon l’ancien membre du gouvernement, le président serait « absolument neutralisé » par une force politique qu’il ne contrôle pas et un gouvernement qui empiéterait sur ses pouvoirs constitutionnels. Il a jugé le discours présidentiel « loquace, imprécis, diffus » et a fustigé sa récente rencontre avec la presse, la qualifiant de « catastrophe à effacer de notre mémoire collective ».
Mansour Faye a également rejeté les accusations portées à l’encontre de son beau frère, l’ancien président Macky Sall, y voyant le signe d’une « paranoïa ». Il a interpellé le chef de l’État sur les raisons de son incapacité à agir, suggérant qu’il devrait plutôt examiner sa propre action et celle de son « mentor de premier ministre ».
Plus grave encore, l’ancien ministre s’est indigné de l’appel du président à la population pour faire pression sur la justice, qualifiant cela de « CATASTROPHE ».
Face à cette situation qu’il juge préoccupante, Mansour Faye a soulevé la question de la légitimité du mandat actuel et a suggéré l’organisation d’une « élection présidentielle anticipée » afin de « réconcilier » le pays avec le suffrage universel. Il a même avancé l’idée d’un couplage avec les élections locales de 2027 pour éviter un « basculement et le chaos ».