
La Direction centrale de la commande publique (DCCP) a lancé la phase pilote de la plateforme nationale de dématérialisation de la commande publique. Ce nouvel outil vise à renforcer la transparence, lutter contre la corruption et permettre une économie estimée à près de 300 milliards de francs CFA par an.
Soutenue par la Banque mondiale, cette réforme suscite un large consensus parmi les autorités et le secteur privé. Pour Mamadou Dia, président du Conseil de régulation, elle permettra de « limiter les contacts directs entre acteurs », souvent à l’origine de pratiques frauduleuses. Le colonel Mbareck Diop, représentant du secteur privé, salue une initiative qui « allège les souffrances liées à la corruption », tandis que Kiné Fall Tall y voit une chance d’élargir l’accès des femmes aux marchés publics, dont 2 % leur sont réservés.
Cependant, cette modernisation préoccupe la presse, qui redoute une baisse de ses revenus publicitaires liée à la disparition des insertions d’appels d’offres dans les journaux. Plusieurs éditeurs y voient une menace pour un secteur déjà fragilisé.
Le directeur général de l’Autorité de régulation de la commande publique (ARCOP), Moustapha Djité, assure néanmoins que les publications des attributions provisoires resteront dans la presse écrite. Il promet un dialogue avec les médias afin d’explorer de nouvelles sources de revenus à travers la plateforme.
Une réforme majeure qui pose la question de l’équilibre entre modernisation administrative et survie économique du secteur médiatique.
