
L’événement sans précédent qui a eu lieu ce lundi à Guédiawaye a servi de miroir social saisissant de la problématique de l’emploi au Sénégal. Plusieurs centaines de jeunes, majoritairement des femmes, se sont amassées devant les locaux de l’entreprise de cosmétique Glow Skin pour déposer physiquement leur candidature.
L’affluence massive, capturée par des images largement diffusées sur les réseaux sociaux, a dépassé toutes les attentes. L’entrepreneure, Mame Diarra Thiam (Diodio Glow Skin), avait pourtant annoncé que le dépôt de dossiers serait échelonné sur trois jours (lundi 03, mardi 04 et mercredi 05 novembre), une modalité qui impliquait initialement la présence physique des candidats. Cependant, le rassemblement spectaculaire dès le premier jour a mis en évidence une disponibilité de la main-d’œuvre jeune et une soif d’opportunités qui éclipsent la simple question du canal de soumission (en ligne ou physique).
Ce phénomène remet brutalement en lumière la crise structurelle de l’employabilité des jeunes au Sénégal. Malgré une population jeune de plus en plus instruite, le taux de chômage des 15-34 ans reste un défi majeur (avoisinant les 24% selon l’ANSD), poussant les diplômés à saisir la moindre chance d’insertion professionnelle dans le secteur formel, même au prix d’une course effrénée.
Face à cette cohue imprévue, Diodio Glow Skin a rapidement réagi. Dans une communication relayée publiquement, l’entrepreneure, visiblement affectée par l’ampleur de l’engouement, a annoncé la fin immédiate des dépôts physiques. Désormais, toutes les candidatures devront être soumises exclusivement en ligne, via WhatsApp ou par courrier électronique. Elle a souligné que son initiative visait à « contribuer au développement du pays » et à la création d’emplois, confirmant le rôle crucial du secteur privé dans l’absorption du surplus de main-d’œuvre disponible.
L’épisode de Glow Skin n’est pas un simple fait divers de recrutement ; il est un indicateur socio-économique fort qui interpelle les autorités et le secteur privé sur l’urgence d’articuler des politiques d’emploi plus efficaces pour canaliser cette énergie et cette disponibilité de la jeunesse sénégalaise.

