
Incapables de tenir le rythme infligée par les patriotes, obligés de regarder impuissants la vague de massification accélérée de PASTEF qui ne compte plus les adhésions, Macky Sall et ses amis n’ont eu d’autres recours que de persécuter les patriotes, de créer des dossiers judiciaires contre leur leader.
Le procès pour diffamation fait suite à celui du viol imaginaire qui a échoué en 2021 face à un peuple déterminé à défendre la démocratie.
En effet, l’échec de la mise à mort politique de Sonko sur le dossier de viol a mis le régime de Macky Sall dans une impasse infranchissable. Ils ont donc usé d’une déclaration de presse sur le dossier PRODAC.
Le sieur Mame Mbaye Niang a été ministre de la Jeunesse entre 2012 et 2018 et son ministère a géré l’un des plus grands programmes du régime de Macky Sall lors de son premier mandat. Le Programme de domaine agricole communautaire (PRODAC) avait été lancé pour lutter contre le chômage, la pauvreté et pour l’emploi de jeunes entre autres.
Avec comme objectif, mettre en place 10 domaines agricole (DAC) dans le territoire national, le programme n’avait installé que 4 domaines agricoles en 4 ans et le constat d’échec était irréfutable et sans ambages.
Amadou BÂ, ministre de l’économie et des finances d’alors, avait institué une enquête de l’inspection générale de finances (IGF) pour faire la lumière sur ce scandale qui avait révolté tous les Sénégalais.
Jean Pierre Senghor, directeur du PRODAC avait été limogé puis remplacé par Mamina Daffé qui était au cœur du scandale. L’IGF dans son rapport, a pu déterminer les manquements et les graves détournements de fonds qui ont eu lieu dans la gestion du PRODAC. Mame Mbaye Niang, principal signataire des contrats et ordonnateur des dépenses, avait effectué des décaissements massifs qui n’ont respecté aucune règle de procédures administratives et financières.
Le contenu du rapport fuité par les services du ministère avait été relayé par la presse sénégalaise. Frustré par les commentaires et dénonciations, Mame Mbaye Niang avait démissionné le matin avant de revenir en poste le lendemain suite à une visite de Marieme Faye, épouse de Macky Sall.
Six ans après, dans une conférence de presse de la coalition yewwi askanwi, Ousmane Sonko dénonçant la partialité de la Justice et sa complaisance sélective, rappela cet épisode du PRODAC : « On s’acharne sur les opposants alors que des ministres sont épinglés dans des rapports et sans suite judiciaire. Comment un ministre qui a été épinglé par l’IGE* peut-il oser démentir celà alors que dans ce rapport, il est indiqué des éléments concrets ?». Pour illustrer ses propos, le leader de PASTEF cité un passage du rapport :«… émission par le ministre de tutelle d’un ordre de service de démarrage antérieur à la notification et à l’enregistrement du contrat. En raison du principe de la chronologie des actes de procédures, la notification d’ordre de service de démarrage ne peut être envisagée qu’après celle du contrat auquel il se rapporte. Ce principe basique du droit des contrats administratifs n’a pas été également observé… En effet, alors que le contrat n’a été notifié que le 25 Juillet 2016 à l’entreprise Green 2000, le ministre de tutelle du PRODAC avait émis 5mois auparavant un ordre de service….cet état de fait est d’autant plus déplorable qu’il ne relève non pas d’un ignorance des textes mais plutôt d’un souci de répondre aux exigences non contractuelles de Monsieur Pinaci.» Sonko de poursuivre : » c’est cet homme qui face aux députés de l’Assemblée nationale ose nier qu’il a été épinglé. Je me demande est-ce qu’il sont normaux ces gens !”
Voici la déclaration qui est à l’origine de ce procès pour diffamation. À rappeler que Brahim Seck, patron du forum civil (filiale de transparency international), a écrit un ouvrage entier sur les vols et détournements des fonds destinés au PRODAC sans que Mame Mbaye Niang ne dépose une plainte contre lui. Trois ans plus tard, c’est une lecture d’extraits du rapport par Sonko qui pousse le sieur Niang à porter plainte. Pis, c’est au procureur de s’auto saisir pour y ajouter des allégations comme « injures publiques, recèle de documents administratifs… »
Une affaire artificielle auquelle ils s’accrochent mordicus pour faire dans l’agitation judiciaire. Le but étant de perturber la tournée nationale et les activités politiques de SONKO. L’idée c’est colmater une condamnation de principe (surcis) pour éliminer, écarter le principal favori de la présidentielle de 2024.
Le 16 février dernier, c’est avec une insistance inexpliquée que le juge a voulu juger l’affaire alors même que l’intégralité du dossier n’avait pas encore été transmis aux avocats de Sonko. Mieux, de nouveaux avocats venaient de se constituer pour Sonko. Il a fallu l’intervention du bâtonnier de l’Ordre des avocats pour que la défense obtienne un renvoi du procès.
Alors que le sieur Mbaye est rentré chez lui sans contraintes, le président SONKO a été gazé, bloqué à la sortie d’un tunnel puis extirpé violemment de son véhicule par des gendarmes qui l’ont évacué de force chez lui à bord d’une fourgonnette blindée.
Il faut rappeler qu’ils ont d’abord imposé à Sonko un itinéraire malgré son refus et ses réticences.
L’après-midi, alors qu’il se rendait au siège national de PASTEF pour une déclaration de presse, Sonko a été bloqué sur le chemin. Il est descendu du véhicule pour s’y rendre à pieds accompagné de ses gardes du corps, Ousmane SONKO a été gazé puis empêché de tenir sa déclaration de presse.
Durant presque 24 heures, il a été séquestré chez lui et assigné à résidence. Une tentative de violence psychologique et morale pour satisfaire les envies d’un tyran en puissance qui cherche les voies et moyens de se maintenir au pouvoir après deux mandats.
Macky Sall veut déclarer sa candidature mais compte le faire pendant que SONKO sera derrière les barreaux d’une prison. À défaut, écarter SONKO de la présidentielle et ne pas se présenter. L’idée étant de s’assurer que sonko ne participe pas à l’élection parce qu’il est conscient que ce dernier va gagner au premier tour.
Ce procès est à surveiller parce que malgré les évidences d’un échec probable car, un régime qui trafiquerait les chiffres économiques, les élections et les cartes électeurs est capable de faire éclipser le rapport de l’IGF pour condamner SONKO. Or, le rapport reste disponible sur le site du ministère et des organes de presse en ligne. Puisque dans une de ses interventions, l’actuel premier ministre, alors ministre des finances, avait déclaré que le rapport existe mais il a fuité, le Juge peut évoquer la recèle de documents administratifs.
Nous suivons attentivement ce dossier dont la prochaine audience est prévue le 16 mars.
Ansou SAMBOU, écrivain et auteur de l’ouvrage : L’alternance politique au Sénégal, récit d’une rupture.
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