
Le 7 mars 1965, une date ancrée dans l’histoire des États-Unis. l’État d’Alabama a été le théâtre d’une confrontation brutale entre des manifestants pacifiques et les forces de l’ordre. Ce jour-là, environ 600 marcheurs, principalement afro-américains, ont entrepris une marche de Selma à Montgomery pour revendiquer leur droit de vote, un droit pourtant garanti par le Civil Rights Act de 1964.
Leur progression a été violemment stoppée sur le pont Edmund Pettus par la police locale, qui a utilisé matraques et gaz lacrymogènes pour disperser la foule. Le bilan est lourd : une soixantaine de blessés, dont certains grièvement. Ce dimanche, désormais connu sous le nom de « Bloody Sunday », a choqué l’Amérique et le monde entier, grâce aux images diffusées par les médias.
Malgré l’adoption du Civil Rights Act, la ségrégation raciale persistait dans les États du Sud, notamment en Alabama, où le gouverneur George Wallace, un ségrégationniste notoire, entravait l’inscription des Afro-Américains sur les listes électorales. Avant le 7 mars, des tensions étaient déjà palpables, avec la répression violente d’une marche à Marion le 18 février, qui avait coûté la vie à un manifestant.
Face à cette injustice, Martin Luther King, prix Nobel de la paix 1964, a pris la tête du mouvement de protestation et a appelé à une marche de Selma à Montgomery. Le « Bloody Sunday » a marqué le premier échec de cette initiative. Cependant, le 25 mars, une marche massive de 50 000 personnes, Noirs et Blancs confondus, a finalement atteint Montgomery, où Martin Luther King a prononcé un discours historique.
Sous la pression de l’opinion publique et à l’instigation du président Lyndon B. Johnson, le Congrès américain a adopté le Voting Rights Act en août 1965, mettant fin aux pratiques discriminatoires qui privaient les Afro-Américains de leur droit de vote. Après des décennies de lutte, les États-Unis devenaient enfin une démocratie plus inclusive.
Chaque année, autour du 7 mars, des marches commémoratives sont organisées à Selma pour rappeler cet épisode crucial de la lutte pour les droits civiques. Le « Bloody Sunday » reste un symbole de la détermination du peuple afro-américain à obtenir l’égalité des droits.