
Lomé, Togo – Le samedi 3 mai, Faure Essozimna Gnassingbé a prêté serment en tant que président du Conseil des ministres à Lomé, assumant ainsi la plus haute fonction exécutive du gouvernement togolais. Cette cérémonie fait suite à une réforme constitutionnelle qui a suscité de vives critiques de la part de l’opposition, laquelle accuse le président Gnassingbé de chercher à prolonger indéfiniment son mandat.
La réforme constitutionnelle, récemment adoptée, transforme la fonction de président de la République en un rôle honorifique. Désormais, le président du Conseil des ministres, qui doit être le chef du parti majoritaire à l’Assemblée nationale, exerce le pouvoir exécutif. Actuellement, cette position est occupée par Faure Gnassingbé, qui dirige le Togo depuis 2005 et dont le mandat présidentiel actuel devait expirer en 2025. L’opposition perçoit cette réforme comme une manœuvre pour lui permettre de maintenir son contrôle sur le pays au-delà de cette échéance.
La désignation du président du Conseil a eu lieu plus tôt dans la matinée à l’Assemblée nationale. Cette nomination a suivi la démission de la Première ministre et de son gouvernement la veille, le poste de chef de gouvernement ayant été supprimé par la nouvelle constitution. Selon les dispositions de cette dernière, le président du Conseil est « le chef du parti majoritaire ou le chef du premier parti de la coalition jouissant d’une majorité à l’Assemblée nationale à l’issue des élections législatives ».
L’Union pour la République (Unir), le parti de Faure Gnassingbé, a remporté une victoire écrasante lors des élections législatives d’avril 2024, obtenant 108 des 113 sièges à l’Assemblée nationale. Le parti a également remporté 34 des 41 sièges de sénateurs lors d’un scrutin largement boycotté par les principaux partis d’opposition.
La nouvelle constitution modifie le système politique togolais en supprimant l’élection du chef de l’État au suffrage universel direct et en instaurant un régime parlementaire. L’entrée en fonction du président du Conseil des ministres marque la dernière étape de cette transition constitutionnelle, la nouvelle loi fondamentale ayant été promulguée le 6 mai 2024.