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Depuis quelques années, on assiste à une multiplication des séances de synthèse à l’approche du baccalauréat. Organisées par des enseignants et parfois des étudiants, ces rencontres visent à passer en revue des programmes de plusieurs mois en quelques heures. Cette pratique, qui tend à devenir un véritable business (puisqu’elle est souvent payante), mérite qu’on s’y arrête un moment.
Au-delà de l’aspect financier, on peut se poser quelques questions :
• Comment peut-on synthétiser plus de 30 leçons en moins de quatre heures sans risquer d’être superficiel ?
• Des notions qui n’ont pas été comprises en salle de classe peuvent-elles soudain devenir claires dans des salles de conférence ou des amphithéâtres de plus de 200 ou 300 élèves ?
Il faut rappeler que nos programmes scolaires sont censés s’appuyer sur l’approche pédagogique par compétences (APC), qui préconise des méthodes actives, la mise en situation, la participation des élèves, etc.
Ces synthèses peuvent-elles réellement aider les élèves à développer des compétences, dans une démarche où l’élève reste passif, à écouter un résumé magistral ? Je m’interroge sur la pertinence, la cohérence et l’efficacité de cette pratique qui gagne du terrain dans le pays.
En outre, il semble que cette pratique puisse créer un sentiment d’exclusion chez de nombreux parents et élèves. En effet, ces derniers, s’ils n’ont pas les moyens financiers, peuvent penser qu’ils ratent une occasion pour leur réussite. Certains candidats peuvent douter de leurs révisions parce qu’ils n’ont pas assisté à ces séances de synthèse.
Le débat reste ouvert sur ces questions. Il est important de rappeler aux élèves et aux parents que la réussite au baccalauréat ne dépend pas de la participation à ces synthèses.
Omar Cissé
Professeur de SVT au lycée Seydina Limamou Laye
Spécialiste en ingénierie de la formation