Le cœur du Sénégal a vibré à l’unisson. Une simple vidéo, capturée sur l’hippodrome de Thiès lors d’une pittoresque course d’ânes, a embrasé la toile. Le jeune Ameth Ndiaye, face au refus obstiné de son âne « Modou Lo », a laissé éclater une frustration enfantine si expressive qu’elle a instantanément conquis le pays.
De la colère enfantine au défi viral
Son désarroi touchant, diffusé par Ndanane Tv, s’est transformé en un challenge comique partagé par des milliers d’internautes. Derrière le rire, une vague de sympathie grandissait pour ce petit garçon au franc-parler.
Révélations et émotions
Lorsque Ndanane Tv a poussé la porte de sa modeste demeure, l’accueil fut celui réservé à un héros. L’interview qui a suivi a révélé une vérité bouleversante : Ameth s’appelle en réalité Baïdy Diallo, affectueusement surnommé « Baïdy Mbam » (Baïdy l’âne en wolof) par son quartier, témoignant de son amour profond pour les animaux. Véritable passionné de courses hippiques, il avait rusé pour participer à la compétition, allant jusqu’à emprunter le nom d’un autre concurrent, Ameth Ndiaye, pour franchir l’entrée.
Un rêve au-delà du buzz
Derrière ce visage d’ange se cachait une histoire poignante : celle d’un orphelin de mère, dont le cœur bat au rythme des sabots. Baïdy ne cherche pas la gloire éphémère d’un instant viral ; son rêve est ancré dans la terre et le sable des hippodromes : devenir jockey, un vrai.
L’amour inconditionnel d’une mère de cœur
Accueilli au sein d’une école coranique il y a une dizaine d’années, Baïdy a trouvé auprès de celle qu’il affectionne tendrement et appelle sa « maman » un amour inconditionnel et un foyer stable. Cette figure maternelle, dont le dévouement illustre l’esprit de la téranga sénégalaise, manifeste un profond attachement envers l’enfant. Son affection est palpable, comme en témoignent ses propos empreints d’émotion : « Je l’aime plus que mes propres enfants, et cela est de notoriété publique. Et mon mari l’aime davantage encore. L’idée de le perdre un jour m’est insupportable », a-t-elle confié, le regard chargé d’une vive affection.
Interrogé sur le lien qui l’unit à cette figure maternelle, le jeune Baïdy exprime sa gratitude et son affection en déclarant : « Quand je serai grand, je veux travailler pour elle. » Cette affirmation souligne la profondeur de son attachement et son désir de rendre l’amour et le soutien qu’il reçoit.
La famille retrouvée, la solidarité en marche
L’écho de la vidéo a traversé les murs de l’ignorance. Ses parents biologiques l’ont reconnu et se sont manifestés. Dans un live Tik Tok empreint d’émotion, sa mère adoptive a révélé sa première conversation avec le père de Baïdy, un homme qui ignorait l’existence de son fils. Face à cette histoire touchante, la magie des réseaux sociaux a une nouvelle fois opéré positivement : une cagnotte a été lancée pour aider Baïdy à réaliser son rêve.
Plus qu’un buzz, une leçon de vie
L’histoire de Baïdy Diallo, alias Ameth Ndiaye, est un témoignage vibrant de la puissance des émotions partagées et de la solidarité que le web peut engendrer. Au-delà du rire et des larmes, elle nous rappelle que derrière chaque enfant se cachent des rêves et des histoires qui ne demandent qu’à être révélés. Et parfois, il suffit d’un âne têtu et d’une caméra pour que la magie opère.
Par Arfang Lang KONTÉ
