
La récente incarcération du jeune chroniqueur Abdou Nger au Sénégal a suscité de vives réactions, notamment de la part d’Alioune Tine, expert indépendant des Nations Unies sur la situation des droits humains au Mali et fondateur du think tank AfrikaJom. Dans une déclaration percutante, M. Tine a qualifié cette détention d' »épreuve dont on pouvait bien se passer ».
L’expert onusien a exprimé sa préoccupation face à la multiplication des arrestations de dissidents politiques, de journalistes et d’activistes des droits humains au Sénégal pour des délits d’opinion. Soulignant que la prison pour de tels motifs ne devrait plus être considérée comme infamante, mais plutôt comme une « épreuve qualifiante », Alioune Tine a lancé un appel direct : « Alors libérer Abdou Nguer. »
Cette prise de position forte met en lumière les inquiétudes croissantes concernant le respect de la liberté d’expression et des droits humains au Sénégal. La détention d’Abdou guer intervient dans un contexte politique et social tendu.
Abdou Nguer a été placé sous mandat de dépôt suite à des accusations de diffusion de fausses nouvelles. Selon Pape Ndiaye, journaliste à Walf TV, « si ces poursuites sont maintenues jusqu’à la juridiction de jugement, il risque une peine lourde. En matière de diffusion de fausses nouvelles, notamment en vertu de l’article 255 du Code Pénal, la peine est comprise entre 1 et 3 ans », alors que le Premier ministre Ousmane Sonko a déclaré à l’Assemblée nationale une tolérance zéro face au délit de fausses nouvelles.
Les organisations de défense des droits de l’homme, tant au Sénégal qu’à l’international, devraient suivre de près cette affaire et se mobiliser pour garantir le respect des libertés fondamentales dans le pays. La déclaration d’Alioune Tine vient ainsi alimenter le débat sur les limites de la liberté d’expression et le rôle de la justice dans la protection des voix dissidentes.