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L’Assemblée nationale sénégalaise a adopté, le 8 mai 2025, une résolution historique mettant en accusation cinq anciens ministres du régime de Macky Sall : Mansour Faye, Aïssatou Sophie Gladima, Ismaïla Madior Fall, Moustapha Diop et Salimata Diop.

Ce vote fait suite à une correspondance du ministre de la Justice, Ousmane Diagne, sollicitant l’examen de cette mise en accusation sur la base des rapports des corps de contrôle, notamment de la Cour des comptes, concernant la gestion du Fonds Force Covid-19. À l’exception d’Ismaïla Madior Fall, ancien garde des Sceaux, cité dans une affaire de corruption, tous sont soupçonnés d’irrégularités graves dans la gestion de ces fonds.


La procédure, désormais enclenchée, verra le dossier transmis au procureur général pour notification à la Haute Cour de justice, qui convoquera sa Commission d’instruction. Les anciens ministres pourront alors préparer leur défense. Cette décision marque un tournant dans la reddition des comptes au Sénégal et établit un précédent, la Haute Cour de justice ayant été rarement activée.

Le débat parlementaire a révélé des tensions politiques et des divergences sur la nature du procès, le rôle de l’Assemblée et la présomption d’innocence. La députée Aïssata Tall Sall a souligné la gravité de la procédure, rappelant la nature exceptionnelle de la Haute Cour de justice et le rôle de l’Assemblée, qu’elle a qualifié de « procureur de la République » dans ce contexte. Elle a également insisté sur la nécessité de respecter la présomption d’innocence et a exprimé des réserves sur la base des accusations, appelant à la responsabilité et à l’équité.

La prochaine étape cruciale sera l’instruction par la Haute Cour de justice, qui examinera les charges dans le respect des droits de la défense et du Code de procédure pénale.

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