En préambule à la Première Édition de la Ziarra Annuelle de la famille Ibrahima Dia Kane de Pakao Ndiama, qui a eu lieu ce samedi 8 novembre 2025, les correspondants du groupe Kéranos Média ont effectué une immersion dans le village. L’objectif était de visiter les sites historiques et les emblèmes de cette localité, notamment les trois linkés, la grande mosquée, le premier puits du village, et le mausolée de Feu Ibrahima Dia Kane.
Historique des trois Linkés (arbres)
Le village de Ndiama, initialement connu sous les noms de Massina ou Linké biiré, aurait été fondé entre le XVIe et le XVIIe siècle par le vénéré Marabout Feu Ibrahima Dia Kane.
Historiquement, la localité abritait de majestueux arbres géants. D’un côté, on trouvait trois fromagers géants, surnommés respectivement « kanbala bantang », « sabouda bantang » et « Niang bantang ».
De l’autre côté se dressaient trois Linkés, arbres à l’origine de la création du village et de son surnom, Linké biiré.
D’après les sources orales locales, le fondateur du village de Ndiama, Ibrahima Dia Kane, originaire d’Aéré Lao, dans le Fouta au Sénégal, serait passé par la Gambie pour venir en Casamance, à la recherche de ces arbres. Une révélation lui aurait été faite : fonder un village là où ces trois arbres se situeraient l’un par rapport à l’autre. Il fut guidé dans ses recherches par un chasseur.
Le premier linké, surnommé salibing linké : Cet arbre majestueux et très ombragé est, depuis des siècles, le lieu traditionnel des grandes prières musulmanes (Aïd el-Fitr/Korité et Aïd el-Kébir/Tabaski). Il est situé à quelques encablures de la route principale traversant le village.

Le second linké, appelé kélébing linké : Ce site servait autrefois de lieu d’organisation des batailles durant la période d’islamisation des animistes baynouks et des autres ethnies peuplant le Pakao. C’est également sous cet arbre séculaire que les belligérants élaboraient leurs stratégies de guerre. Il se trouve à quelques pâtés de maisons du mausolée du fondateur.

Le troisième linké, surnommé dounokounda linké : Situé au cœur des rizières du village, ce lieu est également chargé d’histoire. Selon les récits, il était autrefois habité par une femme génie (djinn) réputée très puissante.
Le Premier Puits du Village
Actuellement localisé à l’arrière du village, le premier puits de Ndiama aurait été construit par le Fondateur lui-même. Bien que très vétuste et aujourd’hui presque asséché, ce puits historique – clôturé et géré par une dame y tenant un jardin maraîcher – conserve d’impressionnantes vertus et demeure un lieu de pèlerinage et de cérémonies rituelles durant la ziarra annuelle. Les quelques rares gouttes d’eau saumâtre qui en proviennent se verraient attribuer des vertus miraculeuses par de nombreux fidèles, plusieurs d’entre eux ayant témoigné de ses bienfaits.

Le Mausolée de Feu Ibrahima Dia Kane
Après une vie dédiée à sa famille, sa communauté et sa religion, Feu Ibrahima Dia Kane se serait éteint vers le XVIIe siècle. Afin de préserver son lieu d’inhumation, un mausolée lui a été érigé.
L’importance de ce mausolée pour les musulmans réside dans la dignité accordée au défunt et la préservation de sa mémoire, tout en respectant la simplicité prônée par l’islam. Le mausolée de Feu Ibrahima Dia Kane est conçu dans cet esprit : sobre, simple et épuré, afin de prévenir toute forme d’idolâtrie.
Ce lieu représente pour le village de Ndiama et les fidèles musulmans un espace de prières, de recueillement et de dévotion en hommage à l’homme qui a tant donné pour sa localité.

Chérif Macoulong Touré
Machalla vraiment bien dit bn continuation qu’Allah vous protège et vous facilite les choses Mountaga Seydi
Merci beaucoup le plaisir est partagé
Article très intéressant. Bravo à vous Kéranos Média
Félicitations à vous Kéranos Média
Félicitations pour le travail magnifique que vous faites au kéranos Média