Le remplacement du coordinateur du Programme national de développement des agropoles du Sénégal par Aïssatou Diallo, sur décision présidentielle du 5 juin dernier, a suscité une vive polémique. L’ancien coordinateur, Elhadj Djily Mbaye LO, contestait la légitimité de cette décision révélant les étapes marquantes de son mandat et les circonstances autour de la résiliation de son contrat.
Interrogé sur ce sujet lors de l’émission « Jury du dimanche » d’iRadio, le ministre du Commerce et de l’Industrie, Serigne Guèye Diop, a apporté des éléments de contexte et justifié les raisons de ce changement.
Selon le ministre, malgré les affirmations de M. Lo concernant la réussite du projet, les résultats obtenus n’ont pas été à la hauteur des attentes. Un audit réalisé par la Banque africaine de développement (BAD) a conclu à un taux d’exécution de seulement 38% et a placé le projet sur liste rouge, mettant en péril le financement prévu.
Le ministre a également souligné que le contrat de M. Lo, bien qu’initialement prévu sur une longue durée, n’était pas inaliénable. La décision présidentielle de remplacement a donc entraîné la caducité de ce contrat. Par ailleurs, le profil de M. Lo, en tant que sociologue, ne correspondait pas selon le ministre aux compétences requises pour diriger un projet aussi complexe sur le plan industriel et agronomique.
Pour justifier la décision de remplacer M. Lo, le ministre a précisé que la BAD avait donné son accord pour ce changement et qu’un intérim avait été mis en place en attendant le recrutement d’un nouveau coordinateur par voie de concours.
Pour rappel, entre 2018 et 2019, en tant que Directeur national des Petites et Moyennes Industries, il a dirigé la phase de formulation des Agropoles. Recruté en 2020 par un appel d’offre compétitif, il a bénéficié d’un contrat après deux ans d’essai positifs, prévu jusqu’en décembre 2028.
Le 5 juin 2024, un décret du Président Bassirou Diomaye Faye nommait un nouveau Coordonnateur. Le 7 juin, avant l’annonce officielle, Elhadj Djily Mbaye LO a fait un recours administratif au Président de la République et au Premier Ministre, arguant son recrutement compétitif conforme aux orientations du projet.
Le 14 juin,lors d’une audience avec le Ministre de l’Industrie et du Commerce, une proposition de poste de Conseiller Technique lui a été faite, qu’il a alors déclinée, soulignant son contrat en cours.
Le 9 juillet, 36 jours après le décret, il a reçu une lettre datée du 1er juillet du Ministre de l’Industrie et du Commerce annonçant la résiliation de son contrat pour cas de force majeure, sans précision de l’événement en question. En réponse, il a demandé la clarification des motifs et a également saisi de nouveau le Président de la République.
Le 11 juillet, un appel du Ministère l’informait de la supervision de la passation de service sans aucun détail formel. Par la suite, un ordre de mission a été envoyé à son assistante le 15 juillet, encore sans indication de date et d’heure.
Le 18 juillet, alors que des individus se présentaient pour la passation de service, il a demandé à un huissier de constater les faits.
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