Grève et arrestations à Faoune : Le Lynaqe de Sédhiou au cœur d’une crise scolaire et sociale

L’ouverture du Lycée Nation-Armée pour la qualité de l’équité (Lynaqe) à Sédhiou a mis le feu aux poudres dans le système éducatif local. Les affectations massives d’enseignants vers ce nouvel établissement ont provoqué une vive colère chez les élèves et les syndicats, qui dénoncent un « pillage » des autres établissements.

Ce jeudi, les tensions ont atteint leur paroxysme à Faoune. Des centaines d’élèves ont manifesté pour protester contre le départ de leurs professeurs vers le Lynaqe. Les affrontements avec les forces de l’ordre ont conduit à l’arrestation du principal du collège et d’une dizaine d’élèves. Selon les témoignages d’un professeur, après avoir délogé tous les élèves du Cem, quelques grévistes qui tentaient de traverser la Route nationale 4 sur l’axe Médina Wandifa – Senoba, à hauteur de Faoune, pour aller libérer les élèves de l’école élémentaire, ont échappé au dérapage d’un bus de Ziguinchor qui essayé de contourner une moto Jakarta stationnée. Cet incident, qui a perturbé la quiétude des riverains et des passagers, a occasionné la descente de la gendarmerie de Bounkiling. Une fois sur les lieux, les gendarmes ont procédé à l’utilisation de grenade lacrymogène pour disperser la foule, avant d’arrêter plusieurs élèves. Le Principal du Cem de Faoune, venu négocier la libération des élèves, fera également l’objet d’arrestation. Les quelques professeurs, qui ont contacté la presse, ont déploré l’arrestation des jeunes élèves de moins de 18 ans.

Les syndicats d’enseignants ont décrété une journée morte ce vendredi pour dénoncer ces arrestations qu’ils jugent arbitraires et disproportionnées. Ils demandent la libération immédiate des élèves et du principal (chose faite), ainsi qu’une révision des politiques d’affectation des enseignants.

Cette crise met en lumière les difficultés auxquelles est confronté le système éducatif sénégalais, notamment en Casamance. Le manque d’enseignants, exacerbé par les ouvertures de nouveaux établissements, fragilise la qualité de l’enseignement et alimente le sentiment d’injustice chez les élèves.