Dans la nuit de samedi à dimanche, 719 personnes ont été interpellées en France, selon un bilan provisoire du ministère de l’Intérieur délivré ce dimanche matin. Le bilan était de près de 1.000 arrestations la veille à la même heure. Les violences déclenchées par la mort du jeune Nahel, tué mardi par un policier, semblent en recul pour cette cinquième nuit d’émeutes. « Nuit plus calme grâce à l’action résolue des forces de l’ordre », a tweeté à 3h du matin le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin. 45.000 policiers et gendarmes étaient encore mobilisés dans la nuit, avec des renforts envoyés notamment à Marseille et Lyon.
Les émeutes de la nuit semblent moins importantes globalement en France, mais il y a eu des violences marquantes par endroits. Dans le Val-de-Marne, le domicile du maire de L’Haÿ-les Rose, Vincent Jeanbrun, a été attaqué vers une heure du matin avec une voiture bélier. Plusieurs personnes ont tenté d’entrer chez lui. L’élu se trouvait en mairie pour suivre les violences urbaines, mais sa femme et ses deux enfants étaient sur place. Sa femme, qui s’est blessée en prenant la fuite avec ses enfants, a été hospitalisée. Une enquête a été ouverte pour tentative d’assassinat.
À Paris, les forces de l’ordre ont dispersé des attroupements de jeunes sur les Champs-Elysées. À Marseille, même scénario : policiers et gendarmes ont réussi à chasser des émeutiers dans le centre-ville et près de centres commerciaux. 65 personnes ont été interpellées. Dans plusieurs villes de Bourgogne, des violences ont aussi été perpétrées samedi soir. Une école a été partiellement incendiée à Dijon, quartier des Grésilles.
À Aix-en-Provence, touchée pour la première fois par les violences urbaines cette semaine, la maison de la Justice et du Droit a été incendiée. Dans le Gard, la mairie de Bagnols-sur- a été prise pour cible, la porte est carbonisée.
Dans le Grand-Est, France Bleu Alsace qualifie également la nuit de plus calme, avec 16 voitures brûlées dans la nuit à Strasbourg (et huit autres par propagation). En Meurthe-et-Moselle, il y a eu cinq fois moins d’interventions de pompiers que la nuit précédente.
En Normandie, dans le Calvados, et dans l’Orne, seuls des feux de poubelles ont été signalés. En Seine-Maritime et dans l’Eure, il y a eu 26 interpellations, mais les préfectures estiment que la situation s’est calmée. Des incendies de voitures, de poubelles, et à Evreux, les forces de l’ordre ont été accueillies par des « jets de mortiers, de barres de fer et de pierres ».
Dans plusieurs villes, y compris des villes moyennes, les scènes de pillages et d’incendies des nuits précédentes ont traumatisé habitants et commerçants. Plus d’un millier de commerces ont été attaqués ou dégradés depuis le début des émeutes, a annoncé samedi Bruno le Maire, le ministre de l’Économie, qui a demandé aux assurances de prolonger les délais de déclaration et de baisser les franchises.
Le ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti, promet de poursuivre les émeutiers via notamment leurs réseaux sociaux sur lesquels ils se donnent rendez-vous et postent des images de violences. Leur moyenne d’âge est de 17 ans, a précisé Gérald Darmanin (sur 2.000 interpellations).
De son côté, Emmanuel Macron a reporté sa visite d’Etat en Allemagne qui devait débuter ce dimanche pour suivre la situation de près en France. Le jeune Nahel, 17 ans, a été inhumé ce samedi à Nanterre, dans l’intimité, loin des caméras.
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