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Conflit Soudanais : Une situation humanitaire catastrophique avec plus de 420 morts, 3 700 blessés et des milliers d’étranges évacués

Plus d’une semaine après le début des combats au Soudan, le 15 avril, le pays est plongé dans le chaos. L’armée du général Abdel Fattah al-Burhane, dirigeant du Soudan depuis le putsch de 2021, affronte les paramilitaires de son adjoint devenu rival, le général Mohamed Hamdane Daglo, qui commande les Forces de soutien rapide (FSR).

Alors que différents acteurs internationaux, parmi lesquels l’ONU, appellent à l’arrêt des combats, l’armée a annoncé, vendredi 21 avril, avoir « accepté un cessez-le-feu de trois jours » à l’occasion de l’Aïd el-Fitr, qui marque la fin du mois sacré du ramadan. Cette pause dans les hostilités n’a pas été respectée par les deux parties.

Dans ce pays de 45 millions d’habitants, plus du tiers de la population souffrait de la faim avant même le début des combats entre l’armée régulière et les paramilitaires des FSR, selon le PAM. Les conditions de vie sont probablement pires au Darfour, théâtre d’un terrible conflit dans les années 2000 et où les combats sont particulièrement violents, rapporte RFI. L’arrêt des opérations de la plupart des organisations humanitaires, ciblées par les combats, pourrait bien aggraver encore une situation déjà très tendue.

« L’autre problème, c’est le manque de médicaments et d’équipements », déplore Jérôme Tubiana. Dimanche, le Comité international de la Croix-Rouge a déclaré que son bureau dans la région du Darfour et un entrepôt stockant des médicaments et de l’aide au nord de Khartoum avaient été pillés, repère le New York Times. Le carburant et la nourriture se font également rares dans le pays. Dimanche, enfin, les services internet et téléphoniques étaient en panne sur une grande partie du territoire, rapporte The Guardian.

L’heure est à la fuite pour une grande partie des citoyens et diplomates étrangers coincés au Soudan. Samedi, 91 Saoudiens et une soixantaine de ressortissants d’autres pays sont arrivés à Jeddah, ville portuaire d’Arabie saoudite, selon la télévision d’Etat saoudienne. Il s’agissait de la première opération d’évacuation depuis le début des violences.

Les Etats-Unis ont quant à eux évacué leur personnel diplomatique se trouvant à Khartoum, la capitale soudanaise, lors d’une opération héliportée qui s’est déroulée « sans incident », a annoncé le président Joe Biden samedi soir. Un « peu moins d’une centaine » de personnes, dont plusieurs diplomates étrangers, ont été évacuées. Le départ des autres ressortissants américains, qui seraient plusieurs centaines, n’est pas prévu « pour le moment ». De son côté, l’Union européenne multiplie les contacts pour évacuer par voie terrestre les quelque 1 500 ressortissants pris dans les combats.

La France a pour sa part annoncé dimanche avoir fait sortir du pays près de 100 personnes lors d’une « opération d’évacuation rapide» » de ses ressortissants. Une centaine d’autres est encore à suivre, selon le Quai d’Orsay. « Un premier avion a déjà quitté Khartoum et devrait atteindre Djibouti vers 18 heures [dimanche] », alors qu’un second est « déjà sur zone et devrait décoller à 17h30 », ont fait savoir les ministères des Affaires étrangères et des Armées. Chaque avion transporte environ cent personnes à son bord, ont précisé les ministères, qui ont souligné « l’extrême complexité » des opérations d’évacuation, qui pourraient encore durer un ou deux jours. La communauté française au Soudan compte « 250 personnes », a expliqué dimanche sur franceinfo la porte-parole du Quai d’Orsay, « mais la totalité des ressortissants ne souhaite pas quitter le pays ».

Le Royaume-Uni, l’Allemagne, l’Irlande, l’Italie, la Tunisie, la Libye, la Jordanie, l’Irak, le Liban ou encore la Turquie ont par ailleurs annoncé avoir entrepris l’évacuation de leurs ressortissants ces dernières heures. La Corée du Sud et le Japon ont pour leur part programmé dès vendredi l’envoi d’avions militaires pour procéder aux évacuations. En Indonésie, le gouvernement dit prendre « toutes les mesures nécessaires » et l’Inde assure enfin travailler « en étroite collaboration avec divers partenaires pour assurer le déplacement en toute sécurité des Indiens bloqués ».

Sur Twitter, le général Mohamed Hamdane Daglo, à la tête des FSR, a affirmé que ses forces étaient prêtes « à fournir les installations nécessaires pour aider les citoyens et les communautés étrangères à passer dans des lieux sûrs ».

Sources : France Info


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