« Porozé Bi » : Le nouveau single de Thiat de Keur Gui qui sème la polémique

Le rappeur sénégalais Cyrill Oumar Touré, plus connu sous son nom d’artiste Thiat du groupe Keur Gui, vient de dévoiler…
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Le rappeur sénégalais Cyrill Oumar Touré, plus connu sous son nom d’artiste Thiat du groupe Keur Gui, vient de dévoiler un nouveau single percutant intitulé « Porozé Bi » (« Le projet » en wolof). Le morceau, qui a fait l’objet d’une polémique sur les réseaux sociaux, s’attaque à la gouvernance du président Bassirou Diomaye Faye, de son Premier ministre Ousmane Sonko et du parti Pastef.

Diffusé sur YouTube le dimanche, ce titre remet en question la gestion du pouvoir par les nouvelles autorités, en s’interrogeant notamment sur le respect de certaines de leurs promesses de campagne. L’artiste, qui est également le nouveau coordinateur du mouvement citoyen Y’en a marre, exprime son insatisfaction face au rythme des changements attendus.

Une critique acerbe qui divise l’opinion

La sortie de « Porozé Bi » a suscité de vives réactions au sein de la sphère politique et parmi les internautes. Certains y voient un pamphlet courageux, fidèle à la démarche de l’artiste qui a toujours dénoncé les manquements des gouvernants. D’autres accusent Thiat de faire de la propagande et de l’incitation à la violence, remettant en question la pertinence de ses critiques à l’heure où le nouveau régime tente de s’installer.

La musique a également été l’objet d’attaques personnelles. Des internautes ont notamment reproché au rappeur de ne pas s’être adapté au contexte actuel, le qualifiant même de « malade mental » ou de « mécontent ». D’autres sont allés jusqu’à l’accuser d’être motivé par la jalousie envers ses confrères, Kilifeu et Nit Dof, qui ont été nommés à des postes par le nouveau régime. Des accusations de collusion avec l’opposition ont également été formulées pour justifier sa démarche.

Une posture critique qui perdure à travers les régimes

Quelles que soient les critiques, il est important de rappeler que Thiat et le groupe Keur Gui ont toujours adopté une posture de contestation vis-à-vis des différents pouvoirs en place. Sous le président Abdou Diouf, ils avaient déjà signé le titre « Ken Bougoul », qui leur avait valu un passage en prison.

Sous le régime d’Abdoulaye Wade, ils ont récidivé avec « Nos Connes-doléances » et le titre marquant « Autoroute à péage ». Plus récemment, sous la présidence de Macky Sall, ils ont également marqué les esprits avec des morceaux comme « Diogou Fi » ou « Saï Saï ».

Avec la sortie de « Porozé Bi », l’artiste démontre une fois de plus sa volonté de faire entendre la voix des citoyens et de rester fidèle à sa démarche artistique : utiliser la musique comme un vecteur de contestation politique pour interpeller les dirigeants.

C T S

Lang Fils