Le Sénégal s’engage dans une profonde transformation de son système éducatif avec l’introduction des langues locales dans l’enseignement élémentaire. Un séminaire de formation intensif, organisé à Goudomp, a marqué le coup d’envoi de cette réforme ambitieuse. Réunissant une centaine de directeurs d’écoles, cet événement a permis de sensibiliser et de former les acteurs de terrain à cette nouvelle approche pédagogique.
L’année scolaire 2024-2025 marque un tournant historique avec la mise en place d’un modèle d’enseignement bilingue dans les écoles élémentaires sénégalaises. Les langues locales, telles que le wolof, le mandingue, le diola, le pular, le soninké ou le sérère, seront désormais enseignées aux côtés du français, dès le Cours d’Initiation. Cette initiative, qui s’inscrit dans une volonté de valoriser le patrimoine culturel et linguistique du pays, vise également à améliorer la qualité de l’apprentissage en rendant les contenus plus accessibles aux élèves.
Les participants au séminaire de Goudomp ont unanimement salué cette nouvelle orientation. M. Cissé, formateur, a souligné l’engagement des autorités à mettre en œuvre ce projet et a rappelé l’importance du bilinguisme dans l’amélioration des processus éducatifs. M. Touré, directeur d’école de Moyafara, a quant à lui mis en avant les bénéfices de cette approche pour les élèves, qui pourront ainsi mieux comprendre les notions enseignées et développer leurs compétences linguistiques.
Les parents d’élèves partagent cet enthousiasme. Ils voient dans l’enseignement bilingue une opportunité pour leurs enfants de renforcer leur identité culturelle et de développer leur autonomie. Boubacar Diabaté, parent d’élève, a exprimé sa satisfaction de voir les enfants apprendre à lire et à écrire dans leur langue maternelle.
Si l’enthousiasme est palpable, la mise en œuvre de cette réforme soulève également des défis. La formation des enseignants, l’adaptation des manuels scolaires et la disponibilité de ressources pédagogiques en langues locales sont autant d’éléments qui nécessitent une attention particulière. L’inspecteur Ndiaye a exprimé son optimisme. Il a souligné l’importance de l’engagement de tous les acteurs notamment les directeurs, pour assurer le succès de cette initiative.
L’introduction des langues locales dans l’enseignement élémentaire au Sénégal constitue une avancée majeure pour l’éducation nationale. En valorisant la diversité linguistique et culturelle du pays, cette réforme vise à améliorer la qualité de l’enseignement et à renforcer le sentiment d’appartenance des élèves. Si les défis sont nombreux, la volonté politique et l’enthousiasme des acteurs de terrain laissent augurer d’un avenir prometteur pour l’éducation sénégalaise.
Boubacar Camara
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