La commune de Vélingara a vibré avec intensité du 27 au 29 décembre 2025 lors de la toute première édition du Festivel/Siavel. Ce grand rassemblement a transformé la ville en un carrefour de rencontres culturelles, économiques et scientifiques sous le signe de la diversité comme moteur de développement et d’intégration sous-régionale. La cérémonie officielle a réuni les plus hautes autorités locales, dont le préfet et le président du Conseil départemental, ainsi que des délégations venues de la Guinée-Bissau, marquant ainsi l’importance stratégique de cet événement désormais pérennisé dans l’agenda départemental.
Le président du Conseil départemental, Ibrahima Barry, a exprimé une immense satisfaction devant la réussite de cette initiative. Selon lui, le contenu dense et la pertinence des activités ont permis d’atteindre des résultats qui dépassent les attentes initiales. Il a souligné que cette expérience fondatrice servira de socle pour préparer l’édition 2026, car chaque étape de cette manifestation est perçue comme un enseignement précieux pour l’avenir du département.
L’ouverture des festivités a été marquée par un grand carnaval qui a sillonné les artères de la commune, offrant un spectacle visuel saisissant où les cultures du Fouladou se sont exprimées à travers les danses des troupes diola, mandingue, peule, balante, kognadji et bassari. Cette célébration de l’identité locale s’est prolongée par l’ouverture du Salon international de l’agriculture au Cem 2. Ce volet économique visait à créer des synergies entre les producteurs agricoles de la région et les partenaires techniques afin de stimuler l’investissement dans l’élevage et l’agriculture.
Dans cette perspective de croissance, Ibrahima Barry a dévoilé son ambition de bâtir un espace économique et culturel transfrontalier nommé GKV, regroupant Gabou, Koundara et Vélingara. Ce projet, inspiré de modèles de coopération réussis en Afrique de l’Ouest, se concentrera particulièrement sur la filière de la noix de cajou pour favoriser une intégration régionale concrète. La réflexion s’est poursuivie à travers des échanges scientifiques approfondis sur la transformation des produits locaux comme levier de souveraineté alimentaire, tout en abordant les défis techniques et financiers que les acteurs du monde rural doivent encore relever.
Le volet intellectuel a également mis en lumière le patrimoine immatériel à travers une analyse des fonctions sociales du Kankourang dans la culture mandingue. En explorant son rôle de protecteur et de régulateur social, les conférenciers ont rappelé l’importance de préserver les rites d’initiation pour maintenir la cohésion communautaire. Au terme de ces trois jours, le Festivel/Siavel s’impose non seulement comme une fête populaire, mais surtout comme un laboratoire d’idées pour l’avenir de la Haute-Casamance.
B C