
Ancien alphabétiseur et volontaire rémunéré par les communautés locales, Bounda Baldé a réussi à s’immiscer dans le système éducatif sénégalais en usurpant l’identité de son cousin, Boye Gano. Cette tromperie a duré cinq ans, de 2018 à 2023.
Grâce à un dossier falsifié par son défunt oncle, secrétaire administratif à Kounkané, Baldé a pu se faire embaucher comme enseignant contractuel à l’école élémentaire 3 de Kounkané, bien qu’il ne possédât pas les qualifications requises. Sous le faux nom de Boye Gano, il a perçu un salaire et exercé les fonctions d’enseignant.
Le pot aux roses a été découvert lorsque Boye Gano, résidant en Espagne depuis 2004, a souhaité renouveler son passeport. Ses démarches administratives l’ont conduit à découvrir que son identité était utilisée par son cousin au Sénégal. Il a alors porté plainte auprès du tribunal d’instance de Vélingara.
Lors de son procès, Bounda Baldé a reconnu les faits. Il a expliqué avoir utilisé cette fausse identité non seulement pour exercer illégalement le métier d’enseignant mais admis également avoir utilisé la fausse identité pour se remarier, déclarer ses enfants et obtenir des prêts bancaires.
Le ministère public a requis deux ans de prison, dont six mois ferme, considérant la gravité des faits. Le tribunal a finalement condamné Bounda Baldé à un an de prison ferme et à une amende de 50 000 francs CFA.
L’avocat de la défense, Me Prosper Djiba, a plaidé en faveur de son client, soulignant qu’il avait, malgré tout, rendu service à la communauté en tant qu’enseignant. Cependant, le tribunal a estimé que la gravité des délits commis ne pouvait être minimisée.
Cette affaire met en lumière les risques liés à l’usurpation d’identité et souligne l’importance de renforcer les contrôles pour garantir l’intégrité du système éducatif.
Boubacar Camara
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