La présidente tanzanienne Samia Suluhu Hassan a inauguré son nouveau mandat, remporté lors des élections d’octobre 2025, par un geste politique qui réaffirme les liens familiaux au sommet de l’État. En procédant à un remaniement gouvernemental, la cheffe d’État a désigné sa fille, Wanu Hafidh Ameir, au poste de Vice-ministre de l’Éducation, et son gendre, Mohamed Mchengerwa, à la tête du Ministère de la Santé. Le fils de l’ancien président tanzanien Jakaya Kikwete, Ridhwani Kikwete, a également été nommé ministre au sein du cabinet du président Suluhu Hassan. Il sera chargé de la gestion de la fonction publique et de la bonne gouvernance.
Ces nominations de proches parents, à des fonctions de première importance, ont immédiatement relancé le débat sur le népotisme et la concentration du pouvoir au sein du clan présidentiel.
Cette composition du cabinet intervient dans un contexte politique tendu, héritier d’une élection présidentielle fortement contestée. La victoire de la présidente Hassan, candidate du parti au pouvoir Chama cha Mapinduzi (CCM), avec un score impressionnant de près de 98 % des voix, a été largement remise en question. Le scrutin s’est déroulé en l’absence notable des figures de l’opposition, qui étaient soit emprisonnées, à l’image du leader Tundu Lissu, soit empêchées de se présenter, laissant le champ libre à une réélection quasi unanime. Ce processus électoral a été jugé « non conforme » aux standards internationaux par l’Union Africaine elle-même.
Dans l’atmosphère post-électorale tendue, les autorités ont également fait preuve d’une grande fermeté à l’égard de toute critique, y compris celle exprimée sur les plateformes numériques. L’usage de TikTok par des citoyens pour des commentaires ou des trends jugés irrespectueux envers la présidente a conduit à des arrestations et à des poursuites. Cet encadrement strict de la liberté d’expression numérique, combiné à l’intégration de la famille au cœur du pouvoir exécutif, signale la volonté du régime du CCM de consolider son autorité sur tous les plans, de la gouvernance ministérielle à l’espace public virtuel.