février 5, 2025
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La Haute Cour constitutionnelle a déchu Christine Razanamahasoa de son mandat de députée. A deux mois des législatives, cette ancienne proche du chef de l’Etat paie ses propos critiques sur la dérive du régime.


L’affaire a été vite expédiée jeudi 28 mars : à l’issue d’« une audience privée et par visioconférence » organisée quarante-huit heures après le dépôt des requêtes par les représentants des groupes parlementaires de la coalition présidentielle IRD, la Haute Cour constitutionnelle (HCC) a déchu de sa charge de députée la présidente de l’Assemblée nationale, Christine Razanamahasoa, et de celle de sénateur Herimanana Razafimahefa. Ce dernier avait déjà été débarqué de la présidence du Sénat le 9 octobre 2023 sous prétexte de « déficience mentale ». Une manœuvre destinée à l’empêcher d’exercer la présidence de la République par intérim jusqu’à l’élection, comme le prévoit la Constitution malgache, dès lors que le président sortant est candidat à un nouveau mandat. Andry Rajoelina a été réélu au premier tour, fin novembre, lors d’un scrutin boycotté par l’opposition et dont les résultats n’ont pas été reconnus, a constaté le monde.

A deux mois des élections législatives prévues le 29 mai, c’est donc au tour de la présidente de la Chambre basse, élue en 2019 sous l’étiquette IRD, de subir les foudres de l’homme fort de Madagascar. Longtemps comptée parmi ses plus proches soutiens, elle est devenue sa bête noire en prenant la tête du mouvement réclamant le report de l’élection présidentielle. Au début du mois de novembre dans un climat préélectoral d’une extrême tension, elle avait pris l’initiative avec le Conseil œcuménique des Eglises chrétiennes (FFKM) de créer une plateforme de dialogue et de médiation dont l’un des objectifs était d’amener Andry Rajoelina à « s’asseoir à la table des négociations pour discuter des règles permettant de garantir une élection juste et acceptée par tous ». Sans succès.

Le 23 mars, après plusieurs mois de silence, ses propos dénonçant « un pays [qui] a sombré dans le mal et l’injustice totale », « le peuple [qui] s’enlise dans la pauvreté extrême, vit dans l’illusion de fausses promesses, dans l’obscurité, la saleté », ont précipité sa chute.


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