L’ancien ministre de la Jeunesse et coordonnateur des cadres de l’Alliance pour la République (APR), Pape Malick Ndour, a été libéré dans la nuit de vendredi à samedi, après avoir été placé en garde à vue à la Section de Recherches de la Gendarmerie à Colobane.
Sa convocation et sa garde à vue faisaient suite à des déclarations jugées incitatrices par le Parquet, tenues lors d’un rassemblement politique. Les chefs d’accusation retenus contre lui portaient notamment sur des motifs de « trouble à l’ordre public », « appel à l’insurrection » et « actes à porter atteinte au fonctionnement régulier de la République ».
M. Ndour, figure montante de l’opposition et critique acerbe du régime en place, avait été entendu sur ses propos qui appelaient à « faire face à ce régime » et qui avaient été interprétés par certains, notamment des membres du parti au pouvoir (Pastef), comme un appel à un coup d’État ou au renversement du gouvernement.
Sa libération, intervenue après son audition, a été perçue par l’APR comme un signal positif, bien que le parti ait dénoncé l’arrestation initiale comme une « tentative d’intimidation politique » et une « dérive autoritaire » visant à museler l’opposition.
Cette affaire, qui intervient dans un climat politique déjà tendu, soulève une nouvelle fois la question de la liberté d’expression et des limites de la critique politique au Sénégal. Elle met en lumière les tensions persistantes entre l’ancienne majorité et le pouvoir actuel, à travers le prisme de la justice. Pour l’heure, l’ancien ministre est libre de ses mouvements.

