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Kolibantang : Grosse polémique autour de l’organisation d’un festival

La commune de Kolibantang lance la première édition du festival international de Pakao Kolibantang les 29 et 30 Avril 2023 sur fond de polémique. L’annonce a été faite par Elhadji Gano – président de la commission Culture à la mairie de Kolibantang – lors d’un entretien spécial sur la Radio Futur Kéracounda Internationale animé par Modou Kébé Solly et Youssouph Kandé, ce 25 Avril.

Monsieur Gano explique que cet événement est un rendez-vous de l’ensemble des acteurs culturels de la commune , de la région , du pays et de la Diaspora. En se basant sur ses connaissances théoriques de la culture, il constate que le pakao regorge de beaucoup de potentialités culturelles mais laissées en rade. Il faut les mettre en valeur afin de raffermir les relations.
Pour ce qui est de l’agenda , il annonce que plusieurs choses sont prévues , allant des allocutions à la formation sur la transformation de produits en passant par des exposés, prestations d’artistes, visite des stands etc….

Flou Total sur la paternité du projet

D’aucuns disent que l’idée de cet événement vient de nos artistes musiciens. Ses derniers sont allés rencontrer les autorités municipales pour leur soumettre leur projet qui se sont appropriés de l’organisation comme fut le cas de la journée d’excellence initiée par les étudiants ( qui d’ailleurs vivent actuellement un calvaire à Dakar. Ils n’ont pas de chambre pour le logement). Mr Gano dit ne pas être au courant de cette démarche des artistes. Il avoue toutefois qu’il y avait un petit malentendu avec ces derniers concernant la publicité et que finalement tout est rentré dans l’ordre. Les artistes, les premiers acteurs à être contactés, sont tous impatients et excités à participer au festival dira t il. Contacté par Kéranos Média, MC, jeune rappeur, confirme Kandé et précise :  » Effectivement nous avons l’idée d’organiser une événement culturel. A la base nous avons proposé une journée culturelle pour organiser une compétition musicale et montrer nos talents d’artiste à la population. On a rencontré l’équipe municipale dirigée par le Maire Abdoulaye Faty. Ils disent qu’ils ont le même projet par la suite il a été décidé d’en faire un festival. Avant même de finir les discussions sur le programme, nous avons vu l’affiche de publicité de la mairie dans les réseaux sociaux. Frustrés, nous voulons même boycotter mais finalement les discussions ont continué et tout est rentré dans l’ordre. On va participer. »

Réactions de la classe politique


S’agissant du budget ou la provenance des fonds nécessaires pour l’organisation, Gano n’a pas voulu donner de montant. Il dit compter sur le parrain et les différents soutiens.
《Le dynamique comité d’organisation mis en place travaille d’arrache-pied pour la bonne réussite de l’événement . Même si le montant alloué à la culture reste dérisoire nous aurons l’appui de certaines autorités et des bonnes volontés. Sur ce point il n’y a pas de soucis.
La culture , comme le sport et l’éducation …sont des compétences transférées. Cependant organiser une activité culturelle dans une localité comme la commune de kolibantang afin de créer une cohésion sociale, un brassage cultuel ne doit pas être considéré comme un gâchis mais plutôt une nécessité. J’invite l’ensemble de la population de la commune de kolibantang à venir prendre une part active sans distinction aucune, prodigue -t-il.

Cette déclaration a vite fait réagir la classe politique. Si Mandou Kandé et Aldiouma Kandé saluent l’idée et encouragent le comité d’organisation, Lamine Kouyaté, leader de TEKKI Kolibantang dit ne pas être convaincu de la pertinence de cet événement folklorique qui ne peut rien apporter à la commune économiquement. Selon lui le développement ne doit pas être que discours, il faut donner mais aussi recevoir. « Je suis vraiment déçu. Il fallait utiliser ces fonds pour les lutter contre les feux de brousse qui ravagent dans la commune ». Diaye Kondjira ( SG de la JPS Communal) aborde dans le même sens. Pour lui l’équipe municipale joue avec des mots mais sinon elle peut tout simplement appeler leur programme « Journées culturelles. « Ce n’est même pas un festival et ils se permettent de l’appeler Festival PAKAO et surtout international. Il y’ a plusieurs communes dans le Pakao (NDLR : 8 communes) et on n’a pas entendu dans le programme des acteurs culturels internationaux qui vont y prendre part ». Son leader Seckou Seydi, coordinateur du PASTEF Kolibantang qualifie l’événement de politique.  » Il n y a pas eu de concertation. Normalement ils devront évaluer les coûts et communiquer le montant du budget alloué à la culture pour permettre à la population de savoir si ça en vaut le coût. C’est pas le moment d’organiser de telles activités dans une commune comme la nôtre. Il y a plein d’autres priorités. Youssouph Kandé l’a dit, nos étudiants souffrent à Dakar. Nos enfants étudient dans des abris provisoires, les cases de santé ne sont pas équipées encore moins dotées de médicaments nécessaires. Vouloir Organiser un festival dans une commune qui n’a même pas de salle de spectacle ni un foyer pour les jeunes c’est de mettre la charrue avant les bœufs. Selon Mamady Mané les priorités sont ailleurs. Le forage de Kolibantang est en panne, la santé, l’éducation, entre autres, tout va mal chez nous.

Inquiétudes de la Diaspora

Plusieurs auditeurs de la Diaspora ont également réagi. Notre équipe municipale ne communique pas avec la population martèle Lamine Konté depuis Burkina Faso. Cette manière de faire de la politique est révolue, nous sommes au 21ieme siècle. Depuis Espagne, Banding Konté rappelle que maintenant, gérer un bien public nécessite obligatoirement une communication claire avec la population. Moussa Seydi, acteur de développement établi en France à Paris et originaire de Pakao Macka, salue l’idée mais déplore l’improvisation de l’organisation car pour lui, organiser un tel événement demande beaucoup de préparations. D’après lui un festival se tient au moins en 3 jours et cet événement est programmé en 2 jours.

Qui est Elhadji GANO

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El hadji Gano est un agent du centre culturel régional de Ziguinchor. Il est né dans le village de Sinthiang Sambarou commune kolibantang.
Après ses études primaires il a fait son cycle moyen dans le brassou précisément à Tanaff où il a eu son BFEM en 2006.
Gano va plus loin pour continuer ses études. Il sera orienté au lycée de Goudomp dans le Balantacounda où il va décrocher le Bac série L’ en 2009. Ce diplôme lui permet de poursuivre ses études à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar au département de lettres modernes 2010. Ainsi Gano retrousse les manches jusqu’en 2015 où il obtient sa licence 3 professionnelle de science de formation documentaire à l’école des bibliothécaires , Archivistes et Documentaire (EBAD) de l’UCAD.
En plus des études universitaires Gano approndit ses connaissances en subissant beaucoup de formation dans le domaine culturel .Lesquelles formations lui ont valu plusieurs attestations dont les plus récentes sont:
19 au 28 octobre 2020 attestation à une formation en graffiti et en entrepreneuriat culturel au profit des acteurs culturels.
19 au 30 avril 2021 attestation de formation de séminaire sur la gestion de la bibliothèque pour les pays francophones d’Afrique.
27 et 28 août 2022 attestation de participation à une formation en management et gestion de projets culturels par le cabinet Ombre et Lumière au Sénégal. Pour ne citer que ceux-là.


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