
La Direction nationale de lutte contre le trafic de migrants (DNLT) vient de porter un coup d’arrêt à un vaste réseau de fraude à l’état civil opérant au sein de la municipalité de Kafountine. Cette opération a conduit au défèrement, ce lundi, de la première adjointe au maire, D. Sambou, et de cinq agents municipaux devant le Procureur de la République de Ziguinchor. L’affaire a éclaté à la suite de l’interpellation à Kidira d’un ressortissant burkinabè qui tentait de faire usage d’une fausse identité sénégalaise, révélant ainsi les rouages d’un système organisé de vente de la nationalité.
Les investigations ont mis en lumière une méthode bien rodée consistant à créer des actes de naissance fictifs et à inventer des parents adoptifs pour des étrangers, le tout validé sans aucun contrôle rigoureux par l’adjointe au maire. Les perquisitions menées dans les locaux de la mairie ont confirmé l’ampleur du trafic avec la découverte de nombreuses irrégularités chronologiques et administratives. À ce titre, huit registres d’état civil portant sur la période allant de 1977 à 2016 ont été saisis et placés sous scellés par les enquêteurs.
Passés aux aveux lors de leurs auditions, les agents municipaux ont reconnu avoir agi par appât du gain. Pour sa part, D. Sambou a admis avoir apposé sa signature sur des documents frauduleux tout en tentant de justifier ses actes par une pratique qu’elle jugeait courante dans le milieu. Alors que les six mis en cause font face à la justice, les autorités poursuivent leurs recherches pour déterminer si d’autres responsabilités sont engagées dans cette affaire qui fragilise la crédibilité des registres officiels.







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