Né à Kinshasa, où il a fait ses humanités, milieu hostile où, comme dans la plupart des pays africains francophones, il est plus facile de casser un talent que de le propulser, Fally Ipupa a su s’imposer à travers sa résilience et ses nombreuses prouesses sur l’échiquier continental et mondial. De Bandal à Paris, l’itinéraire de cet artiste » hors-norme » est fascinant.
Artiste panafricain, portant en lui l’Afrique, dont il est le chantre, classé par Jeune Afrique parmi les 50 Africains les plus influents en 2020, aigle – surnom qu’il s’est donné -, emblème que les Romains utilisaient pour leurs armées, renvoyant à la force, à la beauté et au prestige, Fally n’a jamais cessé de voler en dépit des vents violents.
Plus de 40.000 spectateurs à Paris La Défense Arena (la plus grande salle d’Europe et la deuxième plus grande salle couverte au monde) lors de son concert du 25 novembre 2023, et près de 54 visas de 4 ans accordés aux jeunes talents africains grâce à son influence. Un concert à guichets fermés. Une performance inédite pour un artiste africain. Jamais un musicien du continent, d’après les mélomanes, n’a réussi à faire une telle prouesse. « Le vent qui m’arrêtera n’existe pas », son slogan fétiche qu’il aime rappeler .
« Les Warrios », surnom qu’il donne aux jeunes africains qui croient à sa philosophie de vie et qui, malgré les circonstances, se battent pour s’en sortir. Une formule magique, assez conforme à la doctrine de « l’esprit combattant », qui redonne le moral à une jeunesse africaine souvent exaspérée et désespérée. Fally, par son concept, peu scruté par les observateurs, fait vibrer la corde du courage, de l’endurance et de l’espoir d’une jeunesse africaine déjà prête à prendre son destin en main.
Par analogie, le concept » The Warrios » me replonge dans un excellent film du chinois de Wu Jing, Wolf Warriors, financé à plus de 35 millions de dollars. Une sorte de « nouvelle espèce de diplomates made in china ». Le cinéaste chinois, soutenu par son État et le privé, change le narratif de son pays en mettant en exergue des citoyens déterminés à conquérir le monde et à laisser des empreintes indélébiles. Parlant de son film, qui a pulvérisé le net avec une audience record et a rapporté plus d’un milliard de dollars en un mois, Wu Jing affirme : « j’ai juste pris une allumette et enflammé le patriotisme des gens en une étincelle ».
La jeunesse africaine doit s’inspirer de la combativité, de la résilience et de la persévérance de Fally. De par la musique, et donc la culture, Ipupa vend la destination Afrique et distille des ondes positives à une jeunesse en quête de repères. De par son courage et sa philosophie, il réveille le lion qui dort dans le cœur de tous ces « jeunes loups guerriers africains ».
EL Hadji Omar MASSALY
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