Exclusif : A la découverte du vénéré Saint Homme Fodé Abass Seydi SALL dit DIARENG SEYDI

La ziarra (ou ziara ou encore zi-ya-ra) est une visite pieuse périodique qui est souvent annuelle que les musulmans rendent à leur marabout ou à un lieu saint. C’est une journée (ou des journées) de recueillement et de prières, mais surtout de renouvellement du pacte de confiance et d’allégeance avec le guide spirituel vivant ou décédé.
Le pakao est une zone maraboutique très réputée. Composé de centaines de villages, des ziarras sont fréquemment organisées soit par un village entier soit par une tribu soit par une seule famille.
La famille SEYDI SALL de Pakao Diareng ne déroge pas à la règle.
Depuis 1977, chaque année, des centaines de fidèles musulmans, principalement de la confrérie Khadre du Pakao et des représentants d’autres communautés prennent part à la Ziarra annuelle de la famille SEYDI SALL à Pakao Diareng dans la commune de Karantaba, à deux kilomètres du village de kéracounda, évènement commémorant le rappel à Dieu de Fodé Abass Seydi SALL Al Kabir.

Des membres de la grande famille SEYDI SALL viennent des pays de la sous-région, notamment de la Gambie et la Guinée Bissau pour assister à cet événement religieux qui tient depuis 46 ans déjà.
Depuis plus de trois années, le groupe KERANOSMEDIA couvre cet événement religieux à travers des reportages et des entretiens.
Cette année, en marge de cette cérémonie religieuse, le groupe KERANOSMEDIA a mené une enquête afin de savoir d’avantage sur les origines et la vie du vénéré Fodé Abass Seydi SALL Al Kabir.
Pour lever un coin du voile sur la vie de cet érudit musulman, le groupe KERANOSMEDIA a interrogé plusieurs personnes de sa famille mais aussi d’autres personnes averties telles qu’Oustaze Danso.

SES ORIGINES !

Fodé Abass Kabiro Seydi Sall, affectueusement appelé Diareng Seydi est né en 1867. Il est descendant de Cheikh Sanoussy SEYDI SALL qui serait originaire du Fouta dans le Podor plus précisément de Guédé village nous dit Oustaze Saloum Seydi SALL de Simbandi Barassou- porte parole de la grande famille Seydi SALL- au micro de Modu Kébé SOLLY de la radio futur kéracounda internationale.

Ce dernier quitta ce lieu en compagnie de ses frères comme Seydou Seydi Sall, Omar Seydi Sall, Abass Seydi Sall et beaucoup d’autres personnes et des disciples. Ils traversèrent Saint Louis en reliant Louga où Seydi Sall Abass resta.
Sanoussy, Seydou et Omar poursuivirent leur chemin en passant par la Gambie dans la localité de Diarra Bouyba. Omar se sépara d’eux. Il résida là-bas avec des talibés. C’était vers le 12 ième siècle, nous a révélé Oustaze Omar Danso, professeur d’arabe au CEM de Diendé et originaire du village de Pakao Marandan.

Seckou Sanoussy et Seydou voyagèrent jusqu’en Casamance à Kossobinor. Ils se sont d’abord installés à Souna Karantaba pendant quelque temps, ensuite ils ont continué leur chemin pour enfin poser définitivement leurs baluchons à Diareng Pakao. Ce sont les BARRO qui furent leurs hôtes. Les Barro, tout comme la plupart des autres familles de Pakao DIARENG, étaient connues pour leur hospitalité légendaire. À l’époque, Pakao DIARENG était subdivisé en trois(3) grands clans : les Touré ( Kamboucar Diacoumba), les Barro et les Diba (kanthiacou). Ils installèrent une daara à Diareng qui sera gérée par Seydou. Par la suite ce dernier va demander à son grand frère Sanoussy de le laisser retourner au Fouta. C’est ainsi qu’il avait rebroussé chemin mais malheureusement, il va s’arrêter à Kaolack (Porkhane).

Son Périple !

Selon Oustaze Danso qui a soutenu sa mémoire de maîtrise sur cet érudit du Pakao, un jour, Diareng Seydi Sall nourrit l’idée de se rendre à Pakao Dassilamé voir Thierno Sylla un autre savant. Arrivé à destination, il lui dit 《 l’objet de ma visite est de venir vous dire que je veux approfondir mes connaissances ailleurs. Tous les deux ont pensé à Arfang Lang dans le Sonkodou à Diambaty. Il s’y rendit et fit des années d’apprentissage avec lui. Il était encore célibataire. Quand le maître s’est rendu compte que le disciple a une maîtrise parfaite des choses, il le libéra en lui donnant le titre de Fodé qui peut signifier « karan mo » en mandingue. C’est après son titre qu’il prit femme vers 1888. D’ambition en ambition, il décida de continuer à approfondir ses connaissances dans la science islamique et l’exégèse du Saint Coran. Cette nouvelle aventure le mena jusqu’en Gambie chez Kang Kalifa Diaby Gassama. Celui-ci faisait partie des références dans la sous-région. Il paraîtrait être le premier à traduire le saint coran en langue mandingue. Autrefois, la traduction se faisait en Diakhanké. Le savant diakhanké avait vu en songe Diareng Seydi avant même qu’il ne quitta son terroir. Le témoin nous raconte: un jour Kang Kalifa était avec ses talibés et leur dit 《 j’aurai un grand talibé venant du pakao mais une fois qu’il retournera chez lui, il sera très réputé 》.
En dehors de kang Sanoussy d’autres personnes firent le même songe telles que Mansata Seydi et Laly Diassy. C’est après les rêves de ses trois personnes qu’Abass effectua son voyage accompagné de sa femme Aminata Touré. Ils se rendirent à Diarra en Gambie (kabefoo) où il fera des années jusqu’à ce que l’érudit Diakhanké l’autorise à retourner définitivement au bercail (Diareng). Durant toute son absence, son petit frère Tourbal Sall s’occupait de la famille. C’est après son retour de la Gambie qu’il va prendre sa deuxième femme Aïssatou Dramé. Puis sa troisième enfin la quatrième. Il va rester à Diareng pendant des années avant d’entamer son troisième périple en direction de Diambaty, Diarra barrocounda, Goudomp où il va séjourner durant quelque temps et enfin le Balanyacounda. Durant son séjour à Goudomp beaucoup de ses fils sont nés là-bas. Son tuteur fut Vieux kémo Camara. Il a converti beaucoup de personnes en islam. Il s’est très bien entendu avec sa famille d’accueil. Un de ses fils du nom de Laly Dia Seydi s’est même installé dans la capitale du Balantacounda .
C’était du temps des colons. Il quitta Goudomp parce que les colons ne sont pas le plus souvent en phase avec ces genres de religieux. Il va retourner en Gambie kombo Katon car les colons l’imposèrent à envoyer ses enfants à l’école française. Ils réussirent leur pari parce qu’un des fils du marabout fera les bancs, il s’agit de Malang Seydi. Le vieux est parti en le laissant à Goudomp. Il part avec tout le reste de la famille. Aïssatou mourut en Gambie. C’est après que le vieux prend Bintou Diareng. Il a joué un rôle déterminant à Katon. Connaissant les compétences et la place du savant Sanoussy Sall, le pakao ne l’a pas laissé. Il sera retourné dans le Pakao pour un laps de temps avant de rendre l’âme en 1962.

Diareng Seydi, un polygame hors pair avec une progéniture nombreuse et ancrée dans la spiritualité !

D’après notre interlocuteur Oustaze Danso , Fodé Abass Kabiro SEYDI SALL eut quatre épouses (4).
–La 1ère Aminata Touré originaire de Diareng (Kang madou), ses enfants : Lang Sall (ainé), Gnima, Kéba, Siré, Mama, Karang Lang (homonyme de son 1er maître qui est de Sonkodou Diambaty) sa famille réside actuellement à Toubacouta dans le kolda, Nakéba Seydi Sall (mariée à katabina) et Solo Seydi Sall décédé très jeune.
–La deuxième épouse se nommait Aïssatou Dramé, ses enfants sont : El hadji kalifa Seydi Sall, Siré, Dado, Néné et les jumeaux (Assane et Ousseynou) décédés aussi très tôt.
-La troisième épouse s’appelait Fatoumata Dramé plus connue sous le nom de Manding Dramé originaire de Souna Karantaba, ses enfants sont : Seckou kéba Seydi, Fakéba Seydi, Ousmane, Sona, Moussou Fantouré, les jumeaux et Sadioba Seydi décédés dès le bas âge.
-La quatrième épouse s’appelait Fatoumata Kaka Dramé originaire de Diareng rappelée à Dieu en février 1984. Ses enfants sont : Aminata Seydi, Mamarang Seydi qui est la maman de Kourdandé DAFFÉ de kéracounda ( Tante du directeur général du groupe Kéranos Média Arfang Lang KONTÉ qui est d’ailleurs l’homonyme du père de cette dernière), Yadiarra Combo et Bambo Seydi (benjamin) décédé durant ce ramadan 2023.
Après le décès de sa deuxième femme Aïssatou Dramé en Gambie, il y épousa Fatoumata Bintou Diambang à kombo Katon. On la surnomma Bintou Diareng. Elle eut un unique fils Tidiane Seydi Sall (l’actuel Khalif de la grande famille Seydi Sall) résident en Gambie.

En tout, de ses quatre épouses, Diareng Seydi eut environ 28 enfants. Cependant, malgré leur nombre élevé, il était parvenu à leur assurer l’éducation qu’il leur faut. Il n’a jamais cessé de transmettre son savoir et ses connaissances islamiques mais aussi ses attitudes et comportements à sa descendance. Enfin, c’était quelqu’un qui était en perpétuel recherche de la science islamique, nonobstant son niveau d’érudition jusqu’à son rappel à DIEU en 1962.
La jeune génération devrait s’inspirer de cet homme sain avec des qualités hors pairs. Que la terre lui soit légère et que Dieu perdure et perpétue à jamais ses œuvres à Diareng ainsi que dans tout le Pakao et même au-delà.

KERANOS Média