Le président Sall a invoqué le conflit qui a éclaté entre le Conseil constitutionnel et l’Assemblée nationale après la validation définitive par la juridiction de vingt candidatures et l’élimination de plusieurs dizaines d’autres et reporte la Présidentielle sine die. C’est la première fois depuis 1963 qu’une présidentielle au suffrage universel direct est reportée au Sénégal.
Des heurts ont éclaté dimanche à Dakar entre forces de sécurité et manifestants protestant contre ce report inédit de la présidentielle.
Les gendarmes ont déclenché un tir nourri de grenades lacrymogènes contre des centaines d’hommes et de femmes de tous âges qui, drapeau du Sénégal à la main ou maillot de l’équipe nationale de foot sur le dos, convergeaient sur l’un des principaux axes routiers de la capitale vers un rond-point où plusieurs candidats d’opposition leur avaient donné rendez-vous.
Les gendarmes, déployés en grand nombre, se sont enfoncés à pied ou en pickups dans les quartiers adjacents à la poursuite des manifestants en fuite. Ils ont alors essuyé des jets de pierres.
Les forces de sécurité ont aussi tiré des grenades lacrymogènes sur les nombreux partisans de Khalifa Sall qui s’étaient rassemblés près du quartier général de leur candidat. Plusieurs femmes se sont trouvées mal sous l’effet des gaz.
L’opposante et ancienne Première ministre Aminata Touré, autre farouche adversaire de l’ajournement, a été arrêtée lors d’un des rassemblements. Anta Babacar Ngom était également détenue. Des images publiées sur les réseaux sociaux la montrent aux prises avec des membres des forces de sécurité. Elles ont été relâchées par la suite.
Un autre candidat, Daouda Ndiaye, a posté sur les réseaux sociaux un message où il assure avoir été « brutalisé » par les forces de l’ordre, et rapporte que certains de ses collaborateurs ont été « arrêtés ».
Plusieurs candidats d’opposition ont annoncé à la presse leur décision d’ignorer la décision et de maintenir le lancement de leur campagne.
Le cortège de Khalifa Sall qui a entamé sa campagne électorale, a été dispersé de gaz lacrymogènes.
Deux responsables de la coalition Diomaye Président arrêtés à Ourossogui. La députée Rokhaya Ndiaye de PASTEF a été interpellée à Kaolack lors d’une manifestation puis libérée.
Les autorités ont suspendu dimanche le signal de la chaîne de télévision Walf TV coupable selon elles d' »incitation à la violence » à travers ses images sur les protestations contre le report de la présidentielle, a dit à l’AFP un responsable du ministère de la Communication.
Le ministère, « en accord avec le Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA), a donné l’ordre aux diffuseurs de Walf TV de couper temporairement le signal pour incitation à la violence », a dit à l’AFP son directeur de la communication, Ousseynou Dieng. Le groupe Walf a annoncé sur les réseaux sociaux un « retrait définitif de sa licence par l’Etat.
L’annonce a aussi provoqué l’inquiétude à l’étranger.
La porte-parole de l’Union européenne, Nabila Massrali, a déclaré que le report sine die du scrutin ouvre une « période d’incertitude » au Sénégal.
Toutefois, l’Union européenne dit être en phase avec la position de la CEDEAO. « L’annonce, par les autorités sénégalaises, d’un report sine die de l’élection présidentielle prévue le 25 février prochain ouvre une période d’incertitude au Sénégal. L’Union européenne soutient la position exprimée par la CEDEAO et appelle tous les acteurs à œuvrer, dans un climat apaisé, à la tenue d’une élection transparente, inclusive et crédible, dans les meilleurs délais et dans le respect de l’État de droit, afin de préserver la longue tradition de stabilité et de démocratie au Sénégal », assure Nabila Massrali.
Archevêque de Dakar, Monseigneur Benjamin Ndiaye, s’est dit très préoccupé par la situation qui prévaut au Sénégal suite à la décision du Président de reporter l’élection présidentielle. La ligue des imams et prédicateurs du Sénégal se dit également inquiète et bouleversée par la situation du Sénégal et appelle à tous les citoyens épris de justice a se lever comme un seul homme pour rejeter cette ième attaque qui déshonore le pays
Les députés doivent se réunir lundi pour examiner une proposition de loi pour le report de la présidentielle de six mois. Le texte doit être approuvé par les 3/5 des 165 députés pour être validé.
Ayib Daffé député du groupe parlementaire Yewwi Askan Wi révèle que « en commission des lois, les députés de Benno demande de prolonger le mandat de Macky Sall d’un an.
Selon eux la rallonge de six mois( Ndlr : proposée par le PDS) tombe en plein hivernage » lit-on sur son poste sur X.
Les députés de Taxawu Sénégal vont voter non. Biram Souleye Diop, président du groupe parlementaire de Yewwi askan wi va attaquer le décret du Président Macky Sall, auprès de la cour suprême.
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