La vice-présidente des États-Unis, Kamala Harris, a achevé dimanche 2 avril une visite de plusieurs jours en Afrique, qui l’a menée au Ghana, en Zambie et en Tanzanie. Une tournée durant laquelle elle a annoncé d’importants investissements publics et privés en direction des femmes africaines, notamment en faveur de leur autonomisation et dans le secteur clé du numérique.
« Nous pensons que les investissements que j’ai décrits aideront à construire un avenir où les femmes ne sont pas seulement traitées de manière égale mais sont capables de s’épanouir, où les femmes ont la possibilité de diriger, et un avenir tout simplement où il n’y aura pas d’obstacles à la capacité des femmes à participer à l’économie, où elles peuvent être à l’abri de la violence et avoir un accès égal aux soins de santé et à l’éducation, et où elles peuvent briser tous les plafonds de verre », a déclaré Kamala Harris mercredi dernier, depuis Accra, la capitale du Ghana, lors d’un échange avec un groupe d’entrepreneuses dans les domaines tels que la médecine, l’agriculture, le climat, l’économie et la culture. Le rendez-vous a été tenu au Mix Design Hub, un restaurant bien connu qui fait office de galerie et d’espace de coworking.
Ces annonces majeures surviennent après un sommet États-Unis-Afrique, en décembre à Washington, au cours duquel le président Joe Biden a plaidé pour créer un vaste partenariat avec l’Afrique, au moment où les États-Unis cherchent à affirmer leur présence sur le continent face à l’influence croissante de la Chine et de la Russie.
Afin de se démarquer, l’une des pistes pour Washington consiste à faire de l’émancipation des femmes un élément clé de son discours. La Maison-Blanche part d’un constat : le continent africain est en avance sur le reste du monde en ce qui concerne le nombre de femmes actives et même d’entrepreneuses. En effet, selon la Banque mondiale, leur taux de participation au marché du travail s’élève à 55 %, soit un niveau supérieur à celui observé dans les pays les plus avancés, 53 %, et à la moyenne mondiale, 48 %. Elles se démarquent aussi par le fait qu’elles réinvestissent généralement jusqu’à 90% % de leurs revenus dans l’éducation, la santé et l’alimentation de leurs familles et communautés. Dans le même temps, les inégalités de genre coûtent 95 milliards de dollars par an en Afrique. La vice-présidente Harris a appelé à davantage d’investissements dans l’innovation en Afrique, en particulier dans l’économie numérique, la bonne gouvernance et la démocratie. « «L’accent est mis à la fois sur l’inclusion et le leadership en comprenant que les femmes doivent avoir l’opportunité et l’accès à tout ce qui est nécessaire pour atteindre leurs objectifs, leurs désirs, leur potentiel, pour également diriger» », a poursuivi Kamala Harris.
L’initiative en faveur de l’émancipation économique des femmes africaines inclut près de 400 millions de dollars du secteur privé « pour aider à combler le fossé numérique entre les hommes et les femmes ». Plusieurs géants américains, dont Microsoft, Visa, Pfizer, MasterCard et HP, ont annoncé leur contribution à l’initiative. L’un des enjeux est de faciliter l’accès aux technologies alors que les femmes africaines sont moins nombreuses que les hommes à détenir un téléphone portable (9 % de moins) et qu’elles le sont encore moins à utiliser Internet (48 %), d’après la Banque mondiale. « L’amélioration du statut économique des femmes et des filles n’est pas seulement une question de droits de l’homme, de justice et d’équité, c’est aussi un impératif stratégique qui réduit la pauvreté et favorise une croissance économique durable », a publié le bureau de la vice-présidente américaine.
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