Une nouvelle page de contestation s’est ouverte au Sénégal. Ce vendredi, le mouvement citoyen « Rappel à l’Ordre » a organisé une marche pacifique à Dakar pour dénoncer ce qu’il qualifie de « dérives » du nouveau régime, dix-huit mois après son accession au pouvoir. La manifestation, qui visait à « rappeler aux autorités leurs engagements » et à « défendre les valeurs fondamentales de la République », a mis en lumière plusieurs sujets de friction avec le gouvernement en place.
Revendications et critiques
Les manifestants, issus de la société civile et de l’opposition, ont exprimé leur frustration face à un bilan qu’ils jugent décevant. Au cœur des critiques figurent les promesses électorales non tenues, notamment en matière d’emploi.
Une revendication majeure a été la libération de plusieurs personnalités considérées comme des « détenus politiques ». Le cas du chroniqueur Badara Gadiaga, incarcéré depuis juillet 2025, a été particulièrement mis en avant, les manifestants y voyant une attaque directe contre la liberté d’expression.
Le ministre de l’Intérieur sous le feu des critiques
La marche a aussi été l’occasion de critiquer le tout nouveau ministre de l’Intérieur, Maître Bamba Cissé. Avocat de profession, il a déçu les organisateurs en modifiant l’itinéraire de la manifestation à la dernière minute. Un geste perçu comme une entrave au droit de manifester, en contradiction avec l’image d’homme de droit que le ministre s’est forgée.
Cette contestation marque une volonté du mouvement « Rappel à l’Ordre » de maintenir la pression sur le gouvernement. Elle illustre les tensions persistantes entre une partie de la population sénégalaise et le pouvoir en place, malgré l’apaisement promis par ce dernier.
