Un petit air d’apaisement souffle ce vendredi 4 septembre sur les quotidiens, après le classement sans suite des dossiers judiciaires de personnalités politiques et médiatiques considérées comme des détracteurs de l’actuel régime.
Le Soleil, comme la plupart des quotidiens, rapporte que le parquet a abandonné les poursuites judiciaires menées contre Bougane Guèye Dany, Cheikh Yérim Seck et Kader Dia. Ils ont tous les trois « recouvré la liberté après que leurs dossiers respectifs ont été classés sans suite ».
« Le procureur de la République en toute indépendance », se satisfait le quotidien Yoor-Yoor en parlant de cette décision du parquet de classer sans suite ces trois dossiers que de nombreux quotidiens considèrent comme des « délits d’opinion ».
Rewmi Quotidien, presque sur le même ton que Yoor-Yoor, titre : « Le procureur arrête tout ».
« Tout est bien qui finit bien », commente L’As, selon lequel l’État « lâche du lest ».
« Les autorités étatiques ont finalement desserré l’étau en libérant Bougane Guèye Dany, Cheikh Yérim Seck et le chroniqueur à la Sen TV Kader Dia », rapporte le même journal, ajoutant que c’est « une manière sans doute pour le tandem Bassirou Diomaye Faye-Ousmane Sonko de redorer leur image que les arrestations commencent à ternir ».
Si Vox Populi parle d’un « vent de détente », il insiste dans le même temps sur « l’intangibilité de la liberté de la presse » et d’opinion, que défend la Coordination des associations de presse, dans ces affaires.
« On ne peut pas vivre dans une république politico-judiciaire »
Bés Bi Le Jour, un peu soulagé, constate que « c’est la décrispation » après « la série d’arrestations notée ces derniers jours, qui ont soulevé une vague de réactions ».
« Vent d’apaisement, défi à l’autorité ou application rigoureuse de la loi ? » se demande le quotidien Les Échos en évoquant la décision du procureur de la République, lequel « marque son territoire ».
L’info s’intéresse davantage à la réaction du mouvement Y en a marre, qui « sort du bois » pour s’indigner de cette « vague d’arrestations pour délits d’opinion ».
Les leaders de ce mouvement citoyen créé en janvier 2011 par des rappeurs, des journalistes et des étudiants affirment qu’ils ne comptent pas accepter pour le régime actuel ce qu’ils ont reproché à Abdoulaye Wade et à Macky Sall, selon la même publication.
« Ce qu’on a vu ces derniers jours ne va pas dans le sens d’[un apaisement] », déplore Alioune Sané, l’un des leaders de Y en a marre, dont les propos sont relayés par L’info.
Selon cette publication, les membres de ce mouvement disent d’autant plus regretter ces poursuites que, « il y a six mois, on n’aurait pas cru qu’au Sénégal un opposant pouvait être arrêté à quelques semaines des élections législatives pour un “délit d’opinion” ».
Y en a marre est « rouge de colère », souligne WalfQuotidien. « On ne peut pas vivre dans une république politico-judiciaire. Nous revivons le même système judiciaire, les mêmes méthodes que celles des régimes précédents », clame Thiat, un autre des leaders du mouvement, cité par WalfQuotidien.
Avec APS
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