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« Ma réponse ne sera ni Oui, ni Non. La question est évoquée depuis plusieurs années, avant les élections et à la même époque l’année dernière », telle était la position du président Macky Sall en réponse à une question sur le troisième mandat lors d’un entretien qui s’est tenu au Palais présidentiel, après son discours de fin d’année en 2019.

Mais à quelques mois de la Présidentielle de 2024, et dans un contexte politique très tendu, Macky Sall est toujours dans le clair-obscur. Et pourtant, dans un entretien accordé en mars dernier à L’Express, il estime avoir le droit de se représenter du point de vue constitutionnel. « Sur le plan juridique, le débat est tranché depuis longtemps« , dit-il. « Maintenant, dois-je me porter candidat pour un troisième mandat ou non ? C’est un débat politique, je l’admets« , reconnaît Macky Sall. « Je n’ai pas encore apporté ma réponse. J’ai un agenda, un travail à faire. Le moment venu, je ferai savoir ma position, d’abord à mes partisans, ensuite à la population sénégalaise« , a fait savoir Macky Sall.

Et aujourd’hui pour clarifier la situation, pour une possibilité de se représenter, selon Le Figaro, Macky Sall a consulté Guillaume Drago, professeur agrégé de droit public à Paris II Panthéon. Dans son avis, Drago souligne que la révision constitutionnelle de 2016 a introduit de nouveaux principes pour l’élection présidentielle. Il rappelle également que le Conseil constitutionnel a précédemment estimé que le mandat en cours du président (c’est-à-dire le premier mandat de Macky Sall) n’est pas affecté par la nouvelle loi. Après un exposé de 16 pages, Guillaume Drago conclut que Macky Sall peut se représenter en 2024 pour un troisième mandat.

Qui est Guillaume Drago ?

Guillaume Drago, professeur français de droit public à l’Université Panthéon-Assas Paris II, a été directeur de l’Institut Cujas de 2001 à 2008.

Il obtient son doctorat en droit à l’université Paris II en 1989, avec une thèse sur l’exécution des décisions du Conseil constitutionnel, et est devenu agrégé de droit public en 1990. Il a également occupé les postes de doyen de la faculté de droit et de science politique de Rennes et de conseiller technique chargé des relations avec les organisations professionnelles auprès du ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, François Fillon.

Spécialisé dans le contentieux constitutionnel français, il enseigne cette matière au niveau du master 1 en droit public. Il a été directeur du master 2 en droit public approfondi de 2009 à 2020, où il animait un séminaire sur le droit constitutionnel et un cours sur le contentieux constitutionnel. Il enseigne également dans le master 2 en Justice et droit du procès, ainsi que dans le master 2 en Droit public de l’économie. De 2009 à 2018, il a dirigé le Centre d’études constitutionnelles et politiques.

Depuis 2016, il occupe le poste de directeur de l’école doctorale de droit public Georges-Vedel à l’université Panthéon-Assas Paris II. Il a également été directeur de l’Institut Cujas de 2001 à 2008, une fédération de recherche en droit public. Le 16 mars 2013, il s’est opposé à l’adoption de la loi autorisant le mariage pour les couples de même sexe en signant une lettre ouverte avec 170 universitaires français, professeurs et maîtres de conférences en droit, adressée aux membres du Sénat.

Le 6 août 2015, il a été nommé membre suppléant du Tribunal suprême de Monaco par ordonnance souveraine du Prince de Monaco. Depuis décembre 2013, il préside également l’association Institut Famille et République. En 2018, il est devenu membre du conseil scientifique de l’Institut des sciences sociales, économiques et politiques (ISSEP), fondé par Marion Maréchal-Le Pen.


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