Dans le Pakao, l’exploitation des motos-taxis, communément appelées « Jakarta », est devenue une activité transversale qui mobilise désormais toutes les strates de la population. Des jeunes aux aînés, des diplômés sans emploi aux travailleurs en quête de revenus complémentaires, ce secteur s’impose comme un pilier de l’économie locale.
Un rempart contre le chômage et la précarité
Face à la rareté d’emplois durables, la conduite de motos-taxis s’est transformée en un véritable destin pour une jeunesse en quête de perspectives. Pour ces conducteurs, cette activité dépasse le simple cadre du transport : c’est un gagne-pain vital. Elle permet à des milliers de familles de subvenir à leurs besoins quotidiens, transformant une réponse au chômage en un moteur de subsistance essentiel pour la communauté.
L’envers du décor : le lourd tribut de l’insécurité
Toutefois, cette économie du bitume comporte une face sombre. Le Pakao paie chaque année un tribut humain de plus en plus lourd. Malgré la multiplication des accidents dramatiques et une mortalité croissante, l’attrait pour ce métier ne faiblit pas. Cette situation souligne l’urgence de relever les défis de la sécurité routière et de la formation des conducteurs, afin que le besoin de travailler ne soit plus synonyme de mise en danger de la vie d’autrui.
Vers une liberté entrepreneuriale
Au-delà du risque, posséder une moto Jakarta dans cette zone est perçu comme un acte d’émancipation. Plus qu’un simple outil de déplacement, la moto symbolise une forme de liberté entrepreneuriale. Elle offre aux jeunes la possibilité de créer des micro-entreprises agiles, capables de s’adapter rapidement aux besoins de mobilité de la population, tout en affirmant leur autonomie financière.
Elhadji S Sané