La préparation de l’équipe nationale du Cameroun pour la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2025 vire au scénario catastrophe. Moins d’un mois avant le début du tournoi au Maroc, la situation de la sélection est marquée par une crise de gouvernance sans précédent, illustrée par la publication de deux listes de joueurs différentes et un conflit ouvert entre la Fédération camerounaise de football (FECAFOOT) et son ancien sélectionneur, Marc Brys.
Le limogeage contesté de Marc Brys
Le 1er décembre dernier, la FECAFOOT, présidée par Samuel Eto’o, a annoncé le limogeage de Marc Brys, le sélectionneur belge, invoquant des différends majeurs et incessants. David Pagou a été désigné pour prendre le relais et a dévoilé la liste « officielle » des Lions Indomptables retenus pour la CAN.
Toutefois, Marc Brys, qui affirme n’avoir toujours pas reçu de notification officielle de révocation émanant de la Présidence de la République – l’autorité étatique nommant traditionnellement le sélectionneur au Cameroun – a contre-attaqué.
« Tant qu’il n’y a pas une note signée de la présidence de la République nommant David Pagou, le sélectionneur des Lions indomptables, aux yeux de l’État du Cameroun, reste M. Marc Brys, » a déclaré le technicien belge.
Accusations et liste alternative
Non content de contester la légalité de son renvoi, Brys a ciblé directement Samuel Eto’o, l’accusant d’ingérence et de narcissisme. Dans une interview accordée à Afrik Foot, l’ancien sélectionneur a dézingué son ex-patron, affirmant que la liste officielle avait été « constituée seul » par le président de la FECAFOOT.
Pour illustrer ses propos, Marc Brys a dévoilé sa propre liste de 28 joueurs, relayée par Actu Cameroun, qui inclut plusieurs figures majeures écartées de la sélection de David Pagou.
Parmi les absents notables réintégrés dans la liste de Brys figurent :
- Andre Onana (Gardien, Trabzonspor)
- Vincent Aboubakar (Attaquant)
- Michael Ngadeu (Défenseur)
- Jackson Tchatchoua (Latéral, Wolverhampton

Brys justifie ces choix en affirmant que l’éviction de ces joueurs est politique, ciblant leur caractère : « Comment peut-on aller disputer un tel tournoi sans un gardien de niveau mondial, ou sans Aboubakar ? Parce que ce sont des joueurs qui ont du caractère, qui tiennent tête au président. »
Cette situation inédite place l’équipe nationale et l’État camerounais devant un dilemme juridique et sportif majeur à l’approche de la compétition continentale. Le Cameroun s’apprête-t-il à se présenter à la CAN avec un sélectionneur officiellement contesté et des joueurs pris en otage dans une guerre de pouvoir ?