Depuis l’accession du Sénégal à l’indépendance en 1960, la composition de son Assemblée nationale n’a cessé de fluctuer. Ce parlement monocaméral, reflet de la volonté populaire, a vu son effectif évoluer sous l’impulsion des différents régimes qui se sont succédé à la tête du pays. Ce tour d’horizon retrace les principales étapes de cette évolution numérique, en lien étroit avec les mutations politiques du Sénégal.
Évolution de l’effectif parlementaire : Un reflet des enjeux politiques
Initialement composée de 80 députés en 1960, l’Assemblée nationale a connu une croissance progressive de son effectif au cours des décennies suivantes. Cette augmentation s’explique par plusieurs facteurs, notamment :
✓ L’élargissement du champ politique : Le passage d’un système à parti unique à un multipartisme plus ouvert a nécessité une représentation plus large des différentes forces politiques.
✓ La décentralisation : La réforme des collectivités locales a entraîné une augmentation du nombre de députés afin de mieux représenter les territoires et les populations.
✓ L’adaptation aux enjeux démographiques : La croissance démographique du Sénégal a justifié, à plusieurs reprises, un réajustement de la composition de l’Assemblée nationale.
Les grandes étapes de cette évolution
• 1978 : Sous la présidence de Léopold Sédar Senghor, le nombre de députés passe de 80 à 100, marquant ainsi une première ouverture du système politique.
• 1983 : Abdou Diouf, successeur de Senghor, poursuit cette dynamique en portant l’effectif à 120 députés, dans le cadre d’une libéralisation du champ politique.
• 1998 : Diouf décide d’une nouvelle augmentation, portant le nombre de députés à 140, en réponse à la réforme des collectivités locales de 1996 et à la croissance démographique.
• 2001 : Abdoulaye Wade, nouvellement élu, inverse la tendance en ramenant l’effectif à 120 députés, dans le cadre d’une volonté de réduire les coûts de fonctionnement de l’État.
• 2007 : Wade renonce à cette décision et porte le nombre de députés à 150, malgré le boycott des partis de l’opposition dite « significative », Ps, Afp, Ld et autres et il ressuscite également le Sénat qui sera supprimé en 2012 par le Président Macky Sall.
• 2017 : Avec l’adoption de réformes constitutionnelles consacrant une représentation des Sénégalais de l’extérieur, l’effectif est porté à 165 députés.
L’histoire de l’Assemblée nationale sénégalaise est intimement liée à l’évolution politique du pays. Les variations de son effectif témoignent des enjeux du moment et des choix opérés par les différents régimes. Si cette croissance numérique a permis une meilleure représentation des diverses composantes de la société sénégalaise, elle soulève également des questions quant à l’efficacité et au coût de fonctionnement de l’institution parlementaire.
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