
La saison hivernale est un défi de taille pour de nombreux professionnels, et les conducteurs de taxi-motos à Sédhiou ne font pas exception. Depuis plusieurs jours, des pluies incessantes s’abattent sur la ville, transformant leur quotidien en une véritable épreuve. Alors que les clients se font rares, les conducteurs peinent à atteindre leurs objectifs financiers, compromettant leurs revenus quotidiens.
Une situation précaire pour les « Jakartamen«
Le marché central de Sédhiou, habituellement animé, est devenu le décor d’un spectacle inhabituel : une grande pile de motos-taxis stationnées, attendant désespérément un signe de la clientèle. Ousmane, un jeune conducteur surnommé « Jakartaman », décrit les difficultés rencontrées : « L’abondance de la pluie fait que beaucoup d’entre nous ne parviennent pas à travailler comme il faut. Les clients sont rares, et même quand on en trouve, c’est encore plus difficile à cause de l’état des routes, où l’eau stagne. » Il ajoute que ces conditions mettent en péril leur sécurité, et Ousmane raconte une anecdote difficile : « Un jour, ma moto est tombée en panne deux fois en une seule journée. C’est très difficile pour nous, car nous sommes chefs de famille et dépendons de ce travail pour nous nourrir. »
Un système de location contraignant
La situation est d’autant plus difficile que de nombreux conducteurs ne sont pas propriétaires de leur engin. Ils louent leur moto et doivent verser un montant fixe à la journée ou à la semaine. Thierno Barry explique son cas : « Je suis embauché par le propriétaire de cette moto, à la condition de lui verser quotidiennement une somme convenue du lundi au vendredi. » Il doit donc « remuer ciel et terre » pour trouver la somme, travaillant de 5 heures du matin à minuit. « Avec les pluies incessantes du mois d’août, il m’est très difficile de trouver cette somme, et je dois la rembourser les jours suivants. » Que la journée soit bonne ou mauvaise, l’obligation reste la même.
Des revenus en baisse et des risques accrus
Bien que la saison des pluies soit bénéfique pour les agriculteurs et l’environnement, elle est un véritable casse-tête pour les moto-taxis. Les routes inondées augmentent les risques d’accidents, et l’absence de protection contre les intempéries rend le service moins attrayant pour les clients. La demande diminue alors que le coût et les risques liés à l’exercice de leur métier augmentent. C’est une période de grande incertitude et de difficultés pour ces professionnels qui dépendent de la route pour survivre.
C T S

