
Le jeudi 24 juillet 2025, une rencontre cruciale s’est tenue à la mairie de Karantaba pour préparer le prochain mouvement navétane. Présidée par le Sous-préfet Lancé Cissé, cette réunion a rassemblé le responsable régional du sport, Kéba Faty, les autorités locales, les forces de défense et de sécurité, ainsi que les présidents des Associations sportives et culturelles (ASC).
L’objectif de cette réunion était de débattre des mesures nécessaires pour garantir le bon déroulement du tournoi et préserver la cohésion sociale, un des fondements du mouvement navétane.
Une feuille de route pour un navétane apaisé
Kéba Faty, responsable régional du sport, a présenté plusieurs propositions pour prévenir les conflits. Il a notamment insisté sur la création de comités zonaux, l’obligation pour chaque ASC de posséder une trousse de premiers secours, la sensibilisation des participants et l’adoption des règlements généraux de l’ONCAV.
Par ailleurs, il a vivement encouragé les ASC à s’engager dans des actions citoyennes telles que des travaux d’intérêt général dans les quartiers, les écoles, les mosquées, les églises et les marchés. Pour lui, le navétane doit rester un vecteur d’unité et non une source de division.
Le cas épineux de Bambadiong
La discussion a également mis en lumière un conflit ethnique qui a éclaté dans le village de Bambadiong à cause du navétane. Ce différend oppose les communautés Mandingue et Balante suite à la création de l’ASC « Bilanté Bilanté » par la communauté Balante, en marge de l’ASC « Bambadiong » déjà existante.
Ce conflit a non seulement mis en suspens le tournoi de la zone de Karantaba par arrêté préfectoral alors que Bilanté Bilanté est déjà qualifiée en finale, mais il a aussi eu des répercussions bien au-delà du sport. Les présidents des deux équipes, Youssouph Kagny et Moussa Biaye, ont témoigné de la dégradation de leurs relations personnelles et de la rupture de la cohabitation harmonieuse qui existait auparavant.
Le président de la zone de Karantaba, Samba Souané, a quant à lui proposé de suspendre les deux équipes du village afin de permettre aux 16 autres ASC affiliées de poursuivre la compétition.
Un conflit qui dépasse le cadre sportif
Les témoignages poignants ont révélé que le problème de Bambadiong est bien plus profond qu’une simple rivalité sportive. Selon Moussa Biaye, l’Imam du village ne dirigerait plus la prière mortuaire pour les membres de la communauté Balante, tandis que Youssouph Kagny a souligné que l’amitié qui le liait à Moussa Biaye est aujourd’hui brisée.
Cette crise a des conséquences dramatiques sur la vie quotidienne, provoquant la réappropriation de terrains jadis cédés et la destruction de puits.
Autrefois connu comme un modèle de cohabitation entre les ethnies Mandingue, Balante et Manjacque, le village historique de Bambadiong, un des plus anciens du Pakao,est aujourd’hui confronté à une division sans précédent. Les espoirs de paix reposent désormais sur les discussions initiées lors de cette rencontre, qui pourraient permettre aux leaders de trouver un terrain d’entente et de restaurer l’unité au sein de la communauté.


La paix rien la paix