![Grand rassemblement : le monde du travail en crise, les syndicats se mobilisent 1 86489760-61520574.jpg](https://i0.wp.com/keranosmedia.com/wp-content/uploads/2025/02/86489760-61520574-scaled.jpg?fit=1024%2C768&ssl=1)
Face à une précarité grandissante, les travailleurs de tous secteurs se sont réunis pour exprimer leur ras-le-bol et exiger des actions concrètes de la part des autorités.
Vendredi dernier, le siège Mafia Diop, lieu symbolique des luttes populaires, a accueilli un rassemblement exceptionnel de syndicalistes venus de tout le Sénégal. Toutes les entités syndicales étaient représentées, avec à leur tête les secrétaires généraux des principales centrales : CNTS, CSA, UNSAS, UTS, FGTS/A, UDTS, CUCS et CNTS/FC. Ensemble, ils ont discuté des stratégies à adopter pour faire face aux difficultés actuelles du monde du travail.
Une mobilisation saluée
Lamine Fall, membre de la CNTS et porte-parole du comité technique des centrales syndicales, a salué la mobilisation des travailleurs de tous horizons. « Les organisations de travailleurs ont la capacité de s’unir face à un monde du travail fortement éprouvé : licenciements, arrêts de contrats, entre autres. Il nous faut maintenir la mobilisation. La situation est intenable. Mais nous pensons que les autorités du Sénégal doivent trouver les moyens d’apaiser le climat social et de rétablir la confiance avec les travailleurs », a-t-il déclaré.
Le secteur du pétrole en crise
Sara Konaré, représentante du secteur pétrolier, a appelé ses camarades à poursuivre la mobilisation, tout en exposant les difficultés spécifiques de son secteur. « Comment admettre que notre syndicat n’est pas dans un cadre de réflexion ? La problématique du respect des conventions collectives établies, ainsi que la sous-traitance avec des contrats à durée indéterminée, est en porte-à-faux avec la législation du travail », a-t-il dénoncé. Il a également critiqué l’accumulation des dettes et appelé les autorités à agir rapidement pour résoudre les problèmes des travailleurs du secteur des hydrocarbures.
La Poste et d’autres secteurs en souffrance
Ibrahim Sarr, de La Poste, a souligné l’importance de mettre en lumière les difficultés de son secteur, lui aussi durement touché. Le cadre unitaire des syndicats de La Poste a rappelé que leur secteur est « victime d’une mauvaise gouvernance et de sabotage ».
Le Port Autonome de Dakar en crise sociale
Abdoul Ndiaye, représentant du Port Autonome de Dakar, a dénoncé les licenciements injustifiés opérés par la direction. « Ce sont plus de 700 jeunes qui ont été renvoyés. Ce qui se passe au Port de Dakar est un drame social », a-t-il déploré, ajoutant que le directeur général du port n’a pris aucune mesure pour préserver les emplois.
Croix-Rouge : 11 mois sans salaire
Les travailleurs de la Croix-Rouge sénégalaise font face à une situation alarmante. Selon Omar Dieye, certains employés accusent 11 mois sans salaire, tandis que d’autres sont à la retraite depuis un an sans percevoir leurs indemnités. Il dénonce une gouvernance chaotique, marquée par l’absence de couverture maladie pour les employés.
D’autres secteurs en détresse
Les secteurs de la pêche, du transport, de l’assainissement et de l’eau ont également partagé leurs préoccupations.
L’administration publique en désarroi
L’intersyndicale des agents de l’administration publique a exprimé son désarroi, soulignant que le monde du travail traverse une période de difficultés sans précédent. « Les gens sont mis à pied sans recours à la réglementation. Dans plusieurs ministères, on constate des licenciements et des arrêts de contrats sans aucune explication », a martelé le représentant du secteur.
Le monde éducatif se mobilise
Le monde éducatif n’est pas resté en retrait. Hamidou Diedhiou, au nom du G7, a salué l’initiative des centrales syndicales, estimant qu’il s’agit d’une alerte et d’une interpellation pour faire savoir aux autorités que tous les secteurs souffrent. Il a insisté sur le fait que la grève n’est pas négociable. « Il nous revient le droit de faire face, en respectant les lois et règlements en vigueur », a-t-il déclaré.
M. Diamanka, représentant de l’enseignement supérieur, a tenu des propos similaires. « Ce qui se passe dans ce pays est inadmissible. Les autorités ne veulent aucunement répondre aux revendications. Nous ne pouvons plus attendre. À partir de la semaine prochaine, nous allons passer à la vitesse supérieure », a-t-il affirmé avec colère.
Ce rassemblement marque une étape importante dans la lutte des travailleurs sénégalais pour la défense de leurs droits et de leurs emplois. La mobilisation semble déterminée à s’intensifier dans les semaines à venir si les autorités ne prennent pas de mesures urgentes pour répondre aux revendications des travailleurs.
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