Le Dr Seydou Ndiaye, Chercheur associé au laboratoire d’agroforesterie et d’écologie de l’Université Assane Seck de Ziguinchor figure éminente de la recherche agricole en Afrique de l’Ouest, a récemment présenté des résultats alarmants lors d’un symposium du CORAF, tenu du 19 au 21 novembre 2024 à Accra, au Ghana. Les conclusions de ses travaux mettent en lumière un aspect méconnu de l’anacardier, arbre emblématique de la Casamance : son potentiel allélopathique, c’est-à-dire sa capacité à inhiber la croissance d’autres plantes.
Une découverte qui bouleverse les équilibres
Alors que l’anacardier est souvent perçu comme une bénédiction pour les agriculteurs de la région, grâce à son fruit, la noix de cajou, les recherches du Dr Ndiaye révèlent une facette plus sombre. En effet, les extraits de racines, des pommes et de feuilles d’anacardier contiennent des substances qui peuvent inhiber la germination et la croissance de cultures essentielles comme le soja, le maïs et le sorgho à une concentration de 10%. Les résultats de ses expériences en laboratoire sont sans équivoque : l’anacardier exerce un effet inhibiteur sur ces cultures, notamment sur la croissance foliaire et radiculaire de ces cultures à la concentration de 10%, tout en mettant en péril la diversité agricole et la sécurité alimentaire de la région.
Des implications majeures pour l’agriculture en Casamance
Ces découvertes soulèvent de nombreuses questions pour les agriculteurs de la Casamance, où l’anacardier occupe une place prépondérante. Comment concilier les bénéfices économiques de l’anacardier avec la nécessité de préserver la diversité des cultures et d’assurer la sécurité alimentaire ? Comment gérer les plantations d’anacardier de manière à minimiser leur impact sur les autres cultures ? Autant de questions auxquelles il faudra apporter des réponses rapides et efficaces.
Les prochaines étapes
Les travaux du Dr Ndiaye ouvrent la voie à de nouvelles recherches pour mieux comprendre les mécanismes de l’allélopathie de l’anacardier et développer des stratégies de gestion durable. Il est également urgent de sensibiliser les agriculteurs aux risques liés à cette plante et de les accompagner dans la mise en place de pratiques agricoles plus respectueuses de l’environnement.
Un appel à la vigilance
L’étude du Dr Seydou Ndiaye est un rappel important : l’agriculture est un système complexe où chaque élément est interdépendant. Il est essentiel de mener des recherches approfondies pour comprendre les interactions entre les différentes espèces et les impacts de nos pratiques agricoles sur l’environnement. En agissant de manière responsable et en nous appuyant sur les connaissances scientifiques, nous pourrons construire un avenir durable pour l’agriculture en Afrique de l’Ouest.
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