Diaobé, le 16 août 2024 -La commune de Diaobé-Kabendou, située dans le département de Vélingara, connaît une situation climatique alarmante. Après un début de saison des pluies prometteur, caractérisé par des précipitations abondantes, une sécheresse inattendue s’est installée depuis le 1er août 2024.
Les conséquences de cet arrêt brutal des pluies se font déjà ressentir sur les cultures. Les champs, autrefois verdoyants, commencent à se dessécher, mettant en péril les récoltes. Les maraîchers, en particulier, sont confrontés à de grandes difficultés. Les tomates, qui nécessitent beaucoup d’eau en période de floraison et de fructification, sont particulièrement vulnérables. Face à cette situation, les agriculteurs sont contraints d’arroser manuellement leurs parcelles, une tâche laborieuse et chronophage qui ne garantit pas toujours la survie des cultures.
Trouvée dans son jardin, une maraîchère locale témoigne de la situation difficile. « Mon champ de tomates est en pleine floraison et a déjà commencé à produire des fruits sur certaines plantes. À ce stade, elles ont besoin de beaucoup d’eau. Avec cet arrêt des pluies, je suis obligée d’arroser manuellement, au risque de perdre ma culture. »
Les causes de cette sécheresse précoce sont multiples. Selon l’Adjudant Ly, chef de poste des eaux et forêts de Diaobé, la déforestation joue un rôle déterminant. La coupe abusive des arbres, motivée par les besoins en bois de chauffage, en matériaux de construction et par l’extension des terres cultivables, perturbe le cycle de l’eau et réduit la capacité de rétention d’humidité du sol. Cette situation met en péril la pérennité des forêts et menace de transformer cette région en désert.
Pour faire face à cette crise, les populations de Diaobé-Kabendou ont recours à différentes stratégies. Outre les efforts individuels des agriculteurs pour sauver leurs cultures, des initiatives collectives ont été mises en place. Des prières ont été organisées dans les mosquées afin d’implorer le retour des pluies. Par ailleurs, les autorités locales et les acteurs de la société civile appellent à une prise de conscience collective sur l’importance de la préservation de l’environnement.
La sécheresse qui frappe Diaobé-Kabendou est un avertissement. Elle souligne l’urgence d’adopter des pratiques agricoles durables, de lutter contre la déforestation et de promouvoir la reforestation. La survie des populations de cette région dépend de notre capacité à agir collectivement pour préserver les ressources naturelles et s’adapter aux changements climatiques.
Boubacar Camara
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