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Bissau: échanges de tirs pour libérer un ministre, l’armée affirme contrôler la situation

Des coups de feu ont retenti au cours de la nuit de jeudi à vendredi à Bissau, capitale de la Guinée-Bissau, et se sont poursuivis dans la matinée après la libération par des militaires d’un ministre opposant au président Umaro Sissoco Embalo, qui venait d’être arrêté pour des accusations de détournement de fonds publics, ont rapporté des journalistes de Reuters et une source policière.

Les premiers coups de feu ont été entendus vers 23h00 à environ deux kilomètres du palais présidentiel. D’autres tirs semblent avoir retenti après minuit dans un quartier de la périphérie de Bissau, où vit un général de l’armée.

Les coups de feu se sont poursuivis dans la matinée tandis que des véhicules militaires patrouillaient dans les rues et que les habitants se rendaient à leur travail ou à l’école.

« La présidence n’a rien à voir avec ça », a dit un membre du service de communications du chef de l’Etat, qui se trouve aux Emirats arabes unis pour la COP28 sur le climat.

D’après une source policière, la première fusillade a débuté lorsque des soldats lourdement armés ont pris d’assaut un commissariat de police pour libérer le ministre des Finances, Suleimane Seidi, arrêté peu auparavant dans la soirée.

Suleimane Seidi est accusé d’avoir retiré sans autorisation plus de six milliards de francs CFA (environ 9,15 millions euros) des fonds publics, a dit la source. On ignore où il se trouve désormais.

Le ministre des Finances est membre du PAIGC, parti qui a longtemps occupé la présidence du pays avant d’en être délogé par Umaro Sissoco Embalo. A la tête d’une coalition, le PAIGC a remporté les élections législatives en juin dernier.

L’armée bissau-guinéenne a dit vendredi 1er décembre contrôler la situation dans la capitale après avoir pris le dessus au prix d’une nuit de combats sur des éléments des forces de sécurité auteurs d’une opération symbole des fractures politiques et crises persistantes dans ce pays, peut-on lire dans les colonnes de Le Monde.

Le calme est revenu en milieu de matinée avec la capture ou la reddition du commandant de la Garde nationale, le colonel Victor Tchongo, annoncée par l’armée, a constaté un correspondant de l’AFP. Les habitants ont repris leurs habitudes dans les quartiers périphériques, mais l’activité est restée très ralentie dans le centre, parcouru par des patrouilles de militaires en pick-up. La protection a été renforcée auprès des bâtiments officiels, et aux abords de la présidence, de l’état-major et de la police judiciaire.

L’armée a transmis aux médias une photo présentée comme celle du colonel Tchongo entre les mains de l’armée sur un pick-up, le vêtement apparemment ensanglanté. Elle a aussi fait circuler une vidéo censée montrer huit captifs de la Garde nationale en uniforme allongés sur le ventre dans une cour de la caserne où ils s’étaient retranchés. On y voit un certain nombre d’armes automatiques prises par l’armée. «Le colonel (Victor) Tchongo est entre nos mains. La situation est totalement sous contrôle», a dit le capitaine Jorgito Biague, un porte-parole de l’état-major militaire de ce pays lusophone d’Afrique de l’Ouest.


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